vendredi 5 mars 2010

L'oiseau n'a plus d'ailes.....Peter Schwiefert

Peter Schweiwert est né en Allemagne, son père est issu de la bourgeoisie allemande libèrale sa mère est d'origine juive, elle n'a donné aucune éducation religieuse à son fils, on apprendra ainsi qu'il n'est pas circoncis. Tout se complique dans les années 30, ne supportant plus son pays. Il part au Portugal espérant rejoindre l'Amérique du Sud. Ce projet ne se réalisera jamais.

Le 6 décembre 1938, il écrit à sa mère: "Ecoute je veux te dire quelque chose du plus profond de mon cœur: ne renie pas et ne maudis pas ton judaïsme et tes propres enfants! C'est toute ta force. Cela ne signifie pas que tu aies à te préparer au martyre, tu dois seulement aimer ce qui t'a été donné comme une distinction."

Pour survivre, il donne des cours d'allemand ou d'anglais. Le 20 janvier 1939, il informe sa mère de sa décision:

"Le 15 janvier, j'ai déposé au consulat allemand de Lisbonne une déclaration en bonne et due forme, aux termes de laquelle j'exprime mon désir de me convertir au judaïsme et d'accomplir cette démarche dés que cela sera possible. Dans cette même déclaration, j'ai demandé qu'on me considère désormais comme juif et qu'on m'applique les lois concernant les juifs"

En novembre 1939, Salazar avait pris à la demande d'Hitler, la décision de se débarrasser des juifs allemands. Après plus de trois mois passés en prison, Peter est expulsé. Il ne dit rien à sa mère, il lui écrit de Rome, il cherche à rejoindre la Grèce. Sa mère elle rejoint la Bulgarie et y trouve protection.....la correspondance s'interrompt, le 30 juin 1945 la mère de Peter reçoit le jour de son anniversaire une lettre de Peter daté du 27 Novembre 1944, Peter raconte:

"En Décembre 40, je me suis engagé pour la durée de la guerre en qualité de volontaire étranger dans les Forces Françaises Libres du Général de Gaulle"....."Après mon admission et quelques mois encore d'attente, j'ai été envoyé à la fin mars 1941 en Egypte où je suis devenu soldat"

Il fera toutes les campagnes, l'Afrique, l'Europe, le voila sur le sol français, l'Allemagne son pays natal n'est plus très loin, pour lui pas d'ambiguïté: "Oui le coupable, c'est un peuple entier, coupable par sa mentalité, son attitude d'esprit, son indolence, sa passivité, son mépris pour la vraie civilisation, son incapacité de dominer ses instincts, sa barbarie innée qui, tantôt dissimulée, tantôt déchainée, fait de l'allemand un boche...S'il avait eu affaire à des hommes convenables, Hitler serait ce qu'il était: un charlatan. Mais il savait pour qui il chantait ses sales chansons et nous le savons aussi: pour les boches et ils lui répondaient en chœur et à l'unisson parce qu'il les touchait jusqu'au fond de leur âme, là ou ils étaient mauvais et terribles et où son appel éveillait mille échos..."

Peter Schwiefert fut tué en Alsace, à deux kilomètres du Rhin, le 7 janvier 1945, cinq semaines environ après avoir envoyé cette lettre. Lorsque sa mère la reçut, il était déjà mort depuis six mois. Elle l'ignorait. Elle répondit dès le lendemain.

Ce livre est magnifique de bout en bout. Ce projet fut mené à bien par Claude Lanzmann qui a rassemblé cette correspondance conservée par une sœur de Peter. Claude Lanzmann donne tous les détails de l'édition dans son dernier ouvrage, le lièvre de Patagonie.

6 commentaires:

  1. Ces lettres ont été traduites par Marcel Ollivier et l'éditeur obligé de le reconnaître avait versé un dédommagement au traducteur pour éviter un procès ; Un traducteur est, en droit français, considéré comme un auteur ,ce droit d'auteur étant inaliénable , la compensation financière n'annule pas l'obligation de l'indication du nom du traducteur reconnu Vous faites donc une entorse à la loi en mentionnant le nom de C.Lanzmann .Pourquoi ce dernier a-t-il voulu s'approprier cette traduction alors qu'il est connu pour une oeuvre bien plus intéressante 'Shoah' , c'est totalement incompréhensible . Odette Bagno compagne de M.Ollivier(décédé en 1993)

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  2. Madame,

    au vu de votre commentaire nous avons retiré la mention traduit par de notre texte.

    Dans l'édition du livre il n'apparait pas le nom du traducteur, aucune mention de traduit par...Ignorant la transaction entre l'éditeur et Marcel Ollivier, nous avons attribué à tort la traduction de ces lettres à Claude Lanzmann au vu des éléments suivants,

    Il écrit dans la présentation du livre:" C'est l'écrivain Angelicka Schrobsdorff (la demi-soeur de Peter) qui m'a permis de lire ces lettres à Jérusalem et m'a autorisé à les traduire et à les publier"

    Revendication confirmée dans le lièvre de Patagonie P 425: " je les ai préfacées, j'ai établi les textes de liaison, j'en ai corrigé ou réécrit la traduction. L'oiseau n'a plus d'ailes fut salué comme un grand livre par une critique unanime et connu le succès qu'il mérite"

    Au dehors de la douleur que cela a du être à Michel ollivier de se voir confisquer son travail, il est triste de voir que ce document rare et précieux n'est plus édité.

    Merci de votre message.

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  3. Lanzmann avaitdemandé à Marcel Ollivier de ttaduire ces lettres et il avait payé le traducteur, coomme il est de coutume à la page ;
    ensuite, par hasard,nous avons appris que le livre était publié par Gallimard . Nous l'avons acheté et constaté qu'il n'y avait pas de nom de traducteur mais une vague formule qui prêtait à confusion . Lanzmann avait prétendu que la traduction était mauvaise et qu'il l'avait refaite et Nora l'avait cru . M.Ollivier avait le double des pages manuscrites de traduction et il était facile , en comparant de montrer que quelques phrases seulement étaient modifiées en particulier un ajout qui n'existait pas dans les lettres originales mais une phrase inventée par Lanzmann De plus M.Ollivier était connu comme l'un des meilleurs traducteurs d'allemand

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  4. Comment Lanzmann se permet-il d'écrire "j'en ai corrigé ou réécrit la traduction. L'oiseau n'a plus d'ailes fut salué comme un grand livre par une critique unanime et connut le succès qu'il mérite"Alors que l"éditeur lorsqu'il avait reconnu que le traducteur était Marcel Ollivier et avait proposé un dédommagement avait mentionné que le livre s'étant mal vendu le pourcentage attribué à un traducteur au-delà d'un certain tirage n'était pas atteint

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  5. Cette affaire nous dépasse... Est ce ce refus de a part de Lanzmann de reconnaître le travail de traduction de Marcel Olivier qui empêche toute réédition du livre?

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  6. C’est probablement l’explication .
    Une lecture publique des lettres par un acteur devait avoir lieu au Théâtre
    des Quatre saisons de Gradignan et l’éditeur avait refusé les droits , le spectacle avait été annulé. Je l’avais appris par l’acteur qui devait venir ici, et qui avait fait cette lecture-spectacle en Belgique .
    Je regrette que dans la phrase que vous citez , page 425 , C.Lanzmann n’ait pas indiqué ; « ‘j’ai corrigé la traduction faite par M.Ollivier » , car il se serait ridiculisé auprès des écrivains qui connaissent les nombreuses traductions . Je viens de lire que Yvon Bourdet était mort le mois dernier . Il aurait pu vous confirmer qu'il avait proposé à M.Ollivier de faire partie d'une équipe pour réaliser la traduction de l’ouvrage « Le capital financier » de Hilferding»et que M.Ollivier avait répondu qu'il ne travaillait pas en équipe mais qu'il ferait cette traduction et alors qu’il était âgé de quatre-vingts ans il traduisit seul cet ouvrage publié aux Editions de Minuit . Je vous remercie d’avoir bien voulu prêter attention à mes commentaires .J’admire C.Lanzmann pour la réalisation de « Shoah » et son attitude au sujet de cette traduction est incompréhensible
    Cordialement Si vous désirez consulter iles documents de l'accord sugné avec Gallimard indiquez-moi une adresse postale

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