dimanche 27 janvier 2013

La mort en direct de Bertrand Tavernier

Film de science fiction, la mort en direct est une histoire effroyable où un homme une caméra intégrée à son cerveau filme la déchéance d'une femme encore jeune, condamnée à court terme par une maladie du cerveau. Cette dernière connait la volonté de la chaine de télévision de filmer son agonie, elle s'y refuse, mais sous la pression médiatique elle finit par signer le contrat, mais elle fuit incapable de faire face, sans savoir que l'homme qui lui porte secours la filme en permanence...
Romy Schneider , Harvey Keitel sont particulièrement justes dans leur partition, l'apparition de Maw Von Sydow est sublime dans la dernière partie.
Pour autant, le film ne convint pas totalement,  nous lui trouvons de nombreuses longueurs mais surtout ne nous comprenons pas les choix de scénario. Notamment celui d'annoncer en fin de film que le personnage joué par Romy Schneider n'est en réalité pas malade mais victime d'un complot du médecin et du producteur de l’émission, les médicaments qui lui ont été donnés sont la cause de son agonie.
Cela ne sert en rien le film, au contraire nous n'y croyons plus, tout devient artificiel. Le sujet fort qu'est celui du voyeurisme des sociétés contemporaines n'avait pas besoin d'un complot ou alors il fallait en poser la trame dès le début pour installer le suspens.
Ce qui faisait le charme indiscutable de cette séance du ciné club de Claude Jean-Philippe était la présence de Bertrand Tavernier, dont le charme et l'érudition rendent toujours les interventions passionnantes; si nous ne sommes pas de grands admirateurs de ses films nous avons le plus grand respect pour le cinéphile. Nous pouvons juste regretter que le cinéma l'Arlequin ne lui ait pas laissé un créneau plus  long qu'un petit quart d'heure pour s'exprimer.
Le temps pour lui de nous raconter des anecdotes sur le tournage:
- les rapports parfois difficiles entre Harvey Keitel et Romy Schneider. Il raconte comment Romy Schneider angoissée à l'idée de tourner en anglais, souhaitait répéter le texte avec l'acteur. Harvey Keitel l'envoya paître, lui disant qu'elle pouvait travailler avec sa scripte. Un collaborateur du réalisateur disait alors de l'acteur de Mean Streets qu'il manquait de "grâce sociale", tout le contraire de Harry Dean Stanton
Le film fut important pour Harvey Keitel, il était au creux de la vague. On conseilla fort à Tavernier de ne pas le prendre pour acteur, il a tenu tête ... l'acteur n'oublia jamais le geste de Tavernier.
Romy Schneider venait  avec son fils sur le tournage, on peut même le voir dans une scène où sa mère le serre dans ses bras. Bertrand Tavernier parle avec émotion de cet enfant qui allait mourir tragiquement quelques mois après le tournage et de son impossibilité   de  revoir son film pendant de longues années .

4 commentaires:

  1. Bonsoir, voilà un film peu connu et qui mérite le détour. Je l'ai à sa sortie et j'avais beaucoup aimé. Le sujet est passionnant et Romy est magnifique. Bonne soirée.

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    1. Il mérite d'être vu, nous confirmons, c'est un objet de curiosité dans la filmographie de Betrand Tavernier

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  2. Jamais entendu parler de ce film et encore moins d'un duo Schneider/Keitel. Curiosité attisée en tout cas :)

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    1. C'est vrai qu'il est rarement cité lorsqu'on parle de Romy Schneider, spontanément ceux sont les films de Sautet qui viennent à l'esprit.. Une rencontre étonnante entre ces deux acteurs, assurément un des attraits de ce film

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