mardi 8 janvier 2013

Citizen Kane sauvé par un chapelet

Nous en reviendrons pas sur Citizen Kane, un film vu l'année dernière sur grand écran, nous lui avions alors consacré un billet. (voir ici).
Les conditions de tournage obtenues par Orson Welles sont inespérées, il a un contrôle total sur son film, une situation qui lui valut bien des jalousies à Hollywood comme il le raconte dans un livre d'entretiens à Peter Bogdanovitch.

"O.W: Le contrat ! Tout le monde aurait voulu un contrat comme ça. Réalisateur-Producteur-auteur avec une liberté artistique totale. Imagine un peu! Il  y a toujours une certaine violence qui ressort face à une grande gueule. Et un type qui n'avait rien fait pour le cinéma et qui avait tout ce qu'il voulait!
P.B: Avais-tu le contrôle des opérations jusqu'au montage final.
O.W: Oui pour la première fois dans toute l'histoire de l'industrie cinématographique. et plus important, c'est que personne, absolument personne, ne pouvait voir les rushes ou venir sur le plateau."


Randolph Hearst le magnat de la presse  est furieux lorsqu'il découvre le film terminé, il se sent personnellement attaqué par Welles, il va chercher par tous les moyens à faire détruire le film.

"P.B: Quelle fut ta réaction quand Hearst a voulu te mettre sur la liste noire à cause de
Citizen Kane?
O.W: Je m'y attendais. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'on détruise le film; d'ailleurs, on l'a échappé belle.
P.B: Le négatif a failli être brulé?
O.W: Oui, il a été sauvé par un chapelet.
P.B: Pardon?
O.W: Il y avait une projection pour Joe Breen, le chef de la censure à l'époque, qui devait prendre la décision de le brûler on non. les autres studios avaient versé quantité de pots-de-vin pour qu'il disparaisse.
P.B: A cause du groupe de presse de Hearst?
O.W: Oui. Tout le monde disait: "Inutile de chercher les ennuis, brûlons le, tout le monde s'en fiche. ils en encaisseront la perte." J’avais un chapelet que j'avais mis dans ma poche et, à la fin d la projection, sous le nez de Joe Breen, un bon catholique irlandais,je l'ai fait tomber par terre en disant: "Oh, excusez-moi". Et je l'ai remis dans ma poche. Sans ce geste, c'en aurait été fini de
Citizen Kane."

Légende ou réalité, à vous de voir.

Un peu plus tard dans l'entretien,  Orson Welles confesse: "J'ai toujours pensé que Hearst avait le droit d'être choqué"

Moi Orson Welles - Orson Welles & Peter Bogdanovitch

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...