Un désir de nous plonger dans une salle obscure de la filmothèque du quartier latin et d'oublier le compte à rebours électoral en nous plongeant dans une comédie américaine réjouissante. Si avec Frank Capra le rire est garantie, le propos politique n'est jamais loin dans une Amérique des années 30 frappée d'une crise "sans précédent" ou d'une crise 'inouïe", à vous de voir!
Longfellow Deeds (Gary Cooper) vit paisiblement dans une bourgade des Etats Unis Mandrake Falks jusqu'au jour où des avocats new-yorkais viennent lui apprendre qu'il est l'héritier d'un oncle qui le laisse à la tête d'un capital de 20 millions de dollars. A cette nouvelle, il se met à jouer de son tuba avant d'indiquer qu'il n'en a pas besoin. Mais il lui faut tout de même aller à New-York où les vautours de la finance comptent profiter de sa naïveté pour mettre la main sur le pactole... Mais leur tort c'est de prendre Longfellow pour un naïf qu'il n'est pas, il est un idéaliste qui ne s'en laisse pas conter inspiré par les pères fondateurs de la nation, Lincoln, Grant . Même s'il ne possède pas les codes de la société new-yorkaise il n'en reste pas moins un être à l'esprit vif et perspicace. Loin de se faire gruger par les financiers, il fait face à toutes les entourloupes. Il finit cependant par être déstabilisé quand il découvre que celle dont il est amoureux n'est qu'une journaliste (Jean Arthur) qui a fait usage de subterfuges pour entrer dans son intimité dans le seul but d'écrire des articles qui le ridiculisent et lui valent le surnom de "Cendrillon"... Désemparé, il refuse de se défendre lors du procès où ses adversaires cherchent à le faire passer pour fou et le faire interner afin de mettre la main sur sa fortune, mais comme dans tout conte, tout finit bien, la journaliste n'était pas une blonde sans cœur...
Ce film est important dans la filmographie de Frank Capra qui intègre pour la première fois une dimension sociale dans son scénario, il fait indirectement l'apologie de Franklin Roosevelt qu'il situe clairement dans la lignée des pères fondateurs de la nation, alors que les financiers sont décrits comme des gens sans scrupule et sans aucune considération pour leur prochain. Cette critique de la société new-yorkaise ne plombe en rien la comédie, nous rions dés les premières scènes où nous retrouvons "les bons new-yorkais" perdus au fin fond du Vermont dans un pays qui semble leur être totalement étranger, la communication n'est pas simple. Ce rire ne nous quitte plus jusqu'au générique de fin. Gary Cooper est absolument remarquable dans un jeu plein de finesse, accompagné ici par une Jean Arthur espiègle qui se voit offrir le premier grand rôle qui va booster sa carrière.
Nous avons vu une comédie qui montre que la meilleure réponse à la crise économique c'est la social démocratie , c'est Frank Capra qui le dit !
Film vu dans le cadre "2012, année de la comédie américaine"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire