samedi 24 décembre 2011

Les communiants - Ingmar Bergman (1962)

Au cours du dimanche, Tomas pasteur d'un petit village donne la communion aux rares fidèles. Après l'office un couple vient lui rendre visite , le marié un humble pécheur semble terrorisé par la "menace jaune" et des risques de la bombe nucléaire. Le pasteur lui demande de revenir l’après midi pour discuter, mais il ne saura pas lui parler, infligeant ses propres doutes à ce pauvre homme qui choisit de se suicider après cette visite. Tomas a perdu sa foi, il est resté inconsolable après la mort de son épouse. Incapable de donner espoir et foi à ces paroissiens, son église se vide. Seule, une institutrice athée et amoureuse, tente de secourir l'homme d'Eglise: "Dieu ne parle pas, parce qu'il n'y a pas de dieu. Vous devriez apprendre à aimer au lieu de prier."

Film austère, où l'image à elle seule a une puissance évocatrice, Bergman nourri du cinéma muet de Victor Sjöstrom donne à chaque plan une force malgré la froideur , nous ressentons au plus profond le tourment des âmes. Chaque fois que le pasteur dont la vocation a été imposée par ses parents prend la parole c'est avec maladresse, il n'arrive plus à communiquer avec ses fidèles, incapable d'apporter la lumière à Jonas il ne peut le sauver du suicide, il se montre tout aussi maladroit quand il s'agit d'annoncer la triste nouvelle à son épouse, il se révèle agressif avec l’institutrice qu'il repousse avant de lui demander de l'accompagner à l'office de l’après midi au cours duquel aucun fidèle n'est présent.
Les communiants est le portrait d'un homme qui perd la foi. Nous serions tentés de faire ici un parrallèle avec la pensée de Camus sur l'absurdité du monde, d'ailleurs le cinéaste suédois projeta un temps d'adapter le roman de l'auteur français "la chute".

"Cet affrontement entre le spirituel et la réalité, entre la foi et la vie, entre la prière et l'amour des autres permet à Bergman de démontrer que la véritable force des hommes n'a qu'une seule source: la femme" (Télérama)


2 commentaires:

  1. J'ai un souvenir incroyable d'Ingrid Thulin dans ce film : elle était vraiment capable de toutes les transformations physiques dans les films de Bergman... Tant de rôles différents, une immense actrice !

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  2. Elle est vraiment extraordinaire, mais les actrices sont toujours formidables chez Bergman...
    La scène de la lecture de la lettre est particulièrement impressionnante!

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