mardi 27 décembre 2016

Expo 58 - Numéro 11 - Jonathan Coe

Nous avions eu un vrai coup de foudre pour Jonathan Coe à la lecture du Testament à l'anglaise . Enthousiasme confirmé par l'excellent Maison du sommeil, avant d'aller de déception en déception au fil de ses sorties, nous avions trouvé l'ennui chez l'auteur anglais. Jonathan Coe était tombé du piédestal où nous l'avions installé. Nous venons de le retrouver à travers de ses deux derniers romans qui nous ont enchanté.
Expo 58, nous conte l'histoire de Thomas Foley fonctionnaire obscur du ministère de l'information à la vie peu palpitante à qui on propose de participer à l'exposition universelle de 1958. Alors en plein guerre froide, les  pays des deux blocs vont se retrouver dans la capitale belge avec pour ambition d'épater son adversaire mais aussi de l'espionner... Notre héros se retrouve au milieu d'un nid d'espions et de jeunes filles belges qui jouent les guides pour les intervenants étrangers et dont il est parfois difficile d’échapper aux charmes. Nous retrouvons à travers ce roman un monde disparu que Jonathan Coe décrit avec son humour britannique , qui est à la hauteur de sa réputation, c'est un vrai délice qui de se plonger dans cette histoire d'espionnage dont le côté parodique des personnages n'est pas forcé (quoique ...), et il nous confirme par ailleurs que malgré les apparences la Belgique reste une destination exotique.

Dans Numéro 11, Jonathan Coe revient à l'Angleterre contemporaine et le ton est nettement moins  mélancolique que son précédent roman. Nous retrouvons ici un Jonathan Coe à la plume particulièrement caustique, ce ton qui nous avait emballé lors de notre découverte du testament à l'anglaise. Ici tout commence par l'histoire de deux adolescentes Alison et Rachel installées le temps des vacances chez les grands parents de Rachel, elles sont intriguées par la maison voisine du 11 Nedless Alley et sa propriétaire surnommée la folle à l'oiseau. Tout commence comme un roman d'adolescents et c'est là la partie la plus faible du roman.
Nous retrouvons plus tard Alison dont la mère est  une chanteuse ayant connu une fois le succès  et qui espère retrouver une place dans ce milieu en participant à une émission de téléréalité qui se révèle être un  désastre.Alors qu' Alison se retrouve dans la mouise pour avoir un peu grugé les services sociaux,
Rachel est engagée dans une famille huppée de Londres, pour tenter d'améliorer le niveau intellectuel des gamins. Installés dans une maison chic, les propriétaires ne sont pas autorisés à élever le niveau de leur demeure alors ils aménagent des sous sols jusqu'à un inquiétant niveau: le - 11.
Il ne lésine pas Jonathan Coe,  il s'attaque à l'Angleterre toute puissante, celle qui veut faire de l'argent sans état d’âmes, avec d'une verve réjouissante. Surement en vain tant rien ne peut ébranler ces gens là pour qui le monde semble être sans limites, parfois un juge, un agent du fisc, un fonctionnaire tatillon viennent contrarier leur toute puissance.... ils sont  d'une vulgarité à toute épreuve. L'Angleterre de Margaret Thatcher est toujours bien vivante! La lecture de ce dernier roman irrésistiblement et sinistrement drôle fait mieux comprendre la mélancolie du précédent ouvrage !

En 2016 Jonathan Coe est remonté sur notre piédestal !

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