vendredi 8 janvier 2016

Au-delà des montagnes - Jia Zhangke

Nous avions été particulièrement impressionnés par son précédent film A touch of sin, aussi nous attendions avec impatience ce nouvel opus de Jia Zangke, cette attente ne fut pas déçue.
Dans un registre différent, une histoire familiale qui s'étend de 1999 à 2025,  Jia Zhangkhe fait toujours le portrait d'une Chine coupée en deux...
Tout commence à Fenyang,  Tao une jeune fille est courtisée par deux amis d'enfance : Zang et Lianzi, elle aime les deux, mais ne veut point choisir, c'est un peu Jules et Jim mais très vite cela se gâte.
Zang est propriétaire d'une station d'essence, il pressent le virage économique de son pays et il est aux aguets pour réaliser des affaires alors que Lianzi est ouvrier à la mine voisine, une vie modeste l'attend.
C'est évidemment Zang que Tao va épouser, et avec qui elle a très rapidement un enfant... Lianzi viré de la mine dont Zang est devenu le propriétaire, a choisi de quitter la région, de tourner le dos à son passé de partir travailler dans  une mine de l'autre coté de la montagne...
Nous retrouvons des années plus tard Lianzi malade des poumons, marié et père d'un petit enfant. Il est de retour accompagné de son épouse et de leur fils pour  mourir dans la pauvreté, il y retrouve Tao seule, divorcée... Son ex mari est parti avec leur fils s'installer à Shanghai où il peut mener ses juteuses affaires. Elle ne revoit son fils que lorsque son père meurt, mais il semble bien étranger et s’apprête à quitter le pays pour rejoindre l'Australie...

Australie où nous nous retrouvons en 2025, le fils de Tao a définitivement tourné le dos à son pays, il ne maitrise même plus le chinois,....

Trois époques, trois formats d'image, d'un format carré nous finissons en cinémascope comme si l'horizon des personnages s'étaient élargi ce qui n'est qu'apparence. Tout commence en 1999 sur un air des Pet Shop Boys qui marquent l'entrée de la culture occidentale dans la Chine profonde,  en train de basculer dans un nouveau temps, un changement de civilisation se produit...Mais Jia Zhangke ne signe pas un film nostalgique sur les temps passés, il ne nous sert aucunement le refrain "c'était mieux avant".... Il filme juste une réalité de l'enfant unique, de l'argent qui se met à couler à flot et de la corruption qui explose, d'un pays qui se divise en deux et dont il est difficile de deviner quel peut être son futur. C'est une fresque magnifique, un des grands films de l'année 2015 !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...