dimanche 29 décembre 2013

Nosferatu - Friedrich Wilhelm Murnau (1922)

Si Dracula est ici rebaptisé Nosferatu ce n'est qu'un problème juridique, Murnau n'ayant pas acquis les droits du roman de Bram Stoker alors que son film en est une fidèle adaptation.
Wisborg, 1938, Thomas Hutter, un jeune clerc tout juste marié est envoyé en Transylvanie pour finaliser la vente d'un bien immobilier avec le Comte Orlok. La fleur au fusil, il part dans ces pays lointains sans se laisser impressionner par l'atmosphère étrange qui règne dans ce pays inconnu.... Il découvre la vraie nature du comte, une fois enfermé dans son Chteau. Nosferatu charmé par la photo de la jeune épouse, se décide à acheter la propriété. Il rejoint son nouveau bien par les mers,  caché dans un cercueil rempli de terre.
Il débarque à Wisborg accompagné de rats et de la peste qui va bientôt faire des ravages dans la cité. La jeune épouse se sacrifie, offrant son sang au vampire pour libérer le village de la malédiction.
Nous n'avions jamais vu le chef d’œuvre de Murnau sur grand écran où il prend toute sa mesure. Avec peu de moyens, il crée un des plus beaux films fantastiques de l'histoire du cinéma. Il joue parfaitement sur la lenteur des gestes de Nosferatu, sur les ombres pour créer un climat inquiétant et oppressant mais il y a également une vraie sensualité avec notamment Greta Schroder qui joue la jeune épouse troublée par le monstre. Evidemment l'effroi suscité aujourd'hui n'est surement en rien comparable avec celui ressenti par  les premiers spectateurs découvrant cette œuvre alors d'avant garde, mais tout de même, la montée des escaliers de Nosferatu dont on ne voit que l'ombre reste une des  plus inquiétantes de l'histoire du cinéma avec celle des années plus tard de soupçons de Alfred Hitchcock où Cary Grant amenait un verre de lait à son épouse incarnée par Joan Fontaine.  Murnau  signe un chef d’œuvre du cinéma expressionniste allemand, et démontre que le cinéma n'est pas qu'une question de moyens financiers. Il suffit de peu pour créer la peur, rien ne peut remplacer le sens du cadrage, l'art de la composition et de l'ellipse... Le cinéma fantastique s'est souvent enrichi de la pauvreté de ses productions.


Vu à la filmothèque du quartier latin

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