jeudi 26 décembre 2013

Cria Cuervos - Carlos Saura (1976)

Si on se souvient de la rencontre improbable du 12 octobre 1936 dans l'enceinte de l'université de Salamanque, haut lieu du savoir, entre le philosophe Michel De Unamuno et le général franquiste Millan Astray, où les soldats interrompirent le discours de raison de  l'universitaire aux cris de "Viva la muerte", il faut se souvenir que la mort est au cœur du système franquiste, un régime fasciste qui à la différence de l'Italie de Mussolini ou de l'Allemagne nazie était intimement lié à l'église Catholique.

Cria Cuervos, sorti un après la mort du Caudillo, raconte l'histoire d'une jeune fille Ana confrontée à la mort de sa mère dont elle assiste à l'agonie, puis plus tard à celle de son père qui succombe dans son lit chevauché par sa maitresse, qui s'échappe paniquée par la mort de son amant sous le regard de la jeune fille descendue de sa chambre.
Ana et ses deux sœurs sont élevées par leur tante, la grand mère aphasique partage la maison... Ambiance triste, Ana se renferme dans son monde imaginaire où les visites de sa mère lui permettent de s'échapper du quotidien lugubre, de vivre à l'écart du monde des adultes.
Film mystérieux, sombre, ambiance mortifère où l'on oblige des jeunes filles à embrasser leur père mort allongé dans son cercueil, Cria Cuervos est aussi un film d'espoir, faisant la chronique de la fin d'un monde, celui de l'Espagne Franquiste dominée par les militaires et les curés, une Espagne hypocrite où le soldat drapé dans sa vertu papiste trompe lamentablement son épouse... 

Le titre du film est inspiré d'un proverbe espagnol " « Cría cuervos y te sacarán los ojos » , "Elève des corbeaux et ils t'arracheront les yeux"

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