mardi 22 octobre 2013

Portraits - Dezso Kosztolanyi

Un livre composé de trente cinq portraits de personnes venant de milieux divers et variés. A chaque fois le même principe, une courte présentation, un entretien entrecoupé  parfois d'un commentaire suivi  d'une conclusion. Notre enquêteur part ainsi à la rencontre notamment d'une sage femme, d'un curé, d'un jockey, d'un éboueur, d'un diplomate.... se faisant raconter  détails et anecdotes, aimant à découvrir les dessous du métier, tous ont en commun d'aimer leur métier et de le défendre avec passion. Le ton est toujours enjoué, joyeux, ainsi il rencontre  une française venue s'installer à Budapest, il l'interroge sur la langue hongroise que la jeune fille a eu à domestiquer:

- Quel effet la langue hongroise a-t-elle exercé sur vous?
- Elle m'a aussitôt fascinée parce qu'elle me semblait virile. une langue d'hommes.
- Quels sont les premiers mots que vous avez appris?
-Oui et non
- Lequel avez-vous utilisé en premier?
-En tant que jeune fille, le "non", bien entendu.

Légèreté, ironie, ces portraits sont une véritable ode à la vie,  toute mérite d’être vécue. Ecrits dans les années 20, ces courts textes humanistes ne sont pas sans rappeler les portraits du photographe allemand August Sander ou ceux de Irving Penn montrant des travailleurs dans leur environnement professionnel . Nous pouvons nous interroger sur la réalité de ses entretiens, qui ne sont peut être que le fruit de l'imagination de l'écrivain mais cela est finalement sans intérêt. Lorsque Pierre Lazareff demandait à Blaise Cendrars si il avait réellement pris le Transsibérien, le poète lui répondait: "qu'est ce que ça peut te faire puisque je vous l'ai fait prendre à tous?" . Deszo Kostolanyi aurait pu faire la même réponse à ceux qui auraient pu douter de la réalité de ses entretiens.

Ce recueil nous pensions le lire sur un long terme en y piochant de temps en temps un entretien, en faire un compagnon de route pour des trajets en transport, ou remplir des périodes d'attente mais il s'est révélé totalement addictif, une fois commencé nous l'avons dévoré.

Edité chez un petit éditeur (La Baconnière - Ibolya Virag) , il n'est pas toujours dans les rayons de librairie, n'hésitez pas à le commander.

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