dimanche 26 août 2012

La main au collet - Alfred Hitchcock (1955)


Sur la Riviera française, John Robie (Cary Grant) un américain qui fut un gentleman cambrioleur, a profité des évènements de la guerre pour s'échapper de prison et rejoindre les rangs de la résistance avec ses compagnons de geôle. Depuis la fin de la guerre, il vit paisiblement en honnête homme, célibataire convaincu dans une villa cossue. Il se retrouve soupçonné à tort par la police à la suite d'une série de vols de bijoux . Le mode opératoire est conforme à son ancienne pratique qui lui valut le surnom du  "chat": passer par les toits pour  subtiliser les bijoux au cœur de la nuit. La police  le soupçonne à tort d'avoir repris du service... Il n'a pas d'autres choix que de mettre la main sur l'usurpateur pour prouver son innocence...
Pour se disculper, il se rapproche d'une cible privilégiée, une mère et sa fille (Grace Kelly) , richissimes américaines vivant au Carlton à Cannes.  John Robie fait une rencontre imprévue: l'amour...

Tourné après un drastique régime, Alfred Hitchcock est heureux de retrouver la France, occasion pour lui de s'offrir une tournée des plus belles tables du sud de la France. Si " La main au collet" ne fait assurément pas partie des plus grands films du maître anglais, il est un heureux divertissement, aux dialogues ciselés, une expression du bonheur qui semble avoir régné sur le tournage. Rien d'inquiétant ici, nous ne croisons aucun méchant, Hitchcock ne s'amuse pas à nous inquiéter, il nous divertit, il n'est ici question que  de vols de pierres précieuses sans aucune violence... Il en devient presque franchouillard, arrêtant une poursuite sur la corniche pour une poule, ou s'amusant à faire du policier français un type pas très futé. Pour autant nous retrouvons ici un des thèmes chers au cinéaste de Vertigo, celui du faux semblant. Grace Kelly apparait à l'écran froide et sublime, avant d'embrasser impétueusement et à sa plus grande surprise John Robie... C'est d'ailleurs au sujet de ce film que Alfred Hitchcock développe lors de ses entretiens avec François Truffaut sa théorie sur le sexe évident, n'ayant pas peur de faire usage de clichés éventés pour justifier sa théorie.

A.H: "Quand j'aborde les questions de sexe à l'écran, je n'oublie pas que là encore le suspense commande tout. Si le sexe est trop criard et trop évident, il n'y a plus de suspense. Qu'est ce qui me dicte le choix d'actrices blondes et sophistiquées. Nous cherchons des femmes du monde, de vraies dames qui deviendront des putains dans la chambre à coucher. La pauvre Marilyn Monroe avait le sexe affiché partout sur sa figure, comme Brigitte Bardot, et ce n'est pas très fin.

F.T: C'est à dire que vous tenez avant tout à préserver un certain paradoxe: beaucoup de réserve apparente et beaucoup de tempérament dans l'intimité?

AH: Oui, et je crois que les femmes les plus intéressantes sexuellement parlant sont les femmes britanniques. je crois que les femmes anglaises, les suédoises, les allemandes du nord et les scandinaves sont plus intéressantes que les latines, les italiennes et les françaises. Le sexe ne doit pas s'afficher. Une fille anglaise, avec son air d'institutrice, est capable de monter dans un taxi avec vous et à votre grande surprise, de vous arracher votre braguette."


Servi par un duo de rêves, Alfred Hitchcock nous offre une aimable comédie mélancolique qui vieillit plutôt bien.

Ce film a été vu au cinéma l'Arlequin, dans le cadre de la séance ciné club de  Claude Jean Philippe. Pour en savoir plus la programmation, cliquez ici

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