mercredi 29 février 2012

La folie Almayer - Chantal Akerman

La Folie Almayer est le premier roman de la trilogie malaise de Joseph Conrad. Almayer a des rêves de fortunes, il a épousé la fille adoptive d 'origine malaise du capitaine Lindgard. Espérant ainsi hériter la fortune du capitaine, Almayer s'est installé dans sa maison de commerce sur les rives du fleuve à Sambir. Mais il voit son affaire péricliter, son mariage se dissoudre, l'hostilité grandissante de ses voisins. L'espoir d'Almayer c'est sa fille Nina qui est son seul bonheur, il l'envoie étudier dans un lycée français à Singapour où sa condition de métisse ne lui permet pas de s'intégrer, elle rejette la culture européenne.
Lindgard meurt ruiné, Nina rejoint le clan des malaisiens, tous les rêves de Almayer s'évaporent, pris au piège dans un milieu hostile, il est désespérément seul, colonialiste déraciné avec l'alcool comme seul camarade, la folie n'est pas loin...

Adaptation inégale de ce joyau de la littérature, une ouverture impressionnante sur un morceau de Dean Martin Sway, un sublime travelling dans la jungle de nuit, mais à coté de cela des plans qui se dilatent longuement, nous ne retrouvons pas le lyrisme de l’œuvre de Conrad... Ce que nous ressentons physiquement c'est la difficulté de vivre dans cet espace naturel où la végétation est envahissante, la moiteur permanente, mais nous restons à l'écart des personnages, seule Nina arrive à nous émouvoir, c'est d'ailleurs le  thème du métissage traité avec justesse par la cinéaste qui nous a le plus passionné. Aucun doute mieux vaut se plonger dans le roman, un monument!

Chantal Akerman nous déçoit quelque peu, nous avions préféré son adaptation de "la prisonnière" de Marcel Proust.

3 commentaires:

  1. La folie Almayer
    De toutes ces dernières années, je me suis rarement autant ennuyée au cinéma.

    Si comme vous le dites, nous restons en dehors,comme mis à l'écart de toute émotion possible,
    est-ce là un choix délibéré??
    pas l'ombre de la moindre empathie possible envers les personnages. Nina ne m'a pas émue: l'ennui était là trop présent...
    j'ai eu cette impression curieuse d'être plongée dans du mauvais Duras version 2012.
    Oui, on se trouve oppressé par toute cette moiteur, ces pluies, torrentielles, l'eau présente -envahissante et cet homme blond et pâle, immobile
    La dernière scène est très belle.
    mais faut se farcir 2 h d'ennui plombant...
    J'ai vu ce film dans une petite salle presque vide, à sa fin, quelques spectateurs ont applaudi, interloquée, je me suis retournée comme pour comprendre cet accord là...

    je me suis tellement ennuyée que je vais lire ce roman de Conrad que je connais mal.

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  2. Justement alors que le film ne nous faisiait pas palpiter, nous nous disions que cela devait être terrible pour ceux qui ne savaient rien de ce roman.

    Il faut lire Conrad c'est un auteur merveilleux!

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  3. Je vais faire cela , sur !!

    je me souviens de ces mots et de leurs résonances lus et retenus en exergue d'un des roman d'Orsénna :
    " Un homme, du seul fait qu'il est né, tombe dans un rêve, comme on tombe à la mer."

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