jeudi 18 août 2011

Little Big Man - Arthur Penn (1970)

Un homme de 121 ans, Jack Crabb, dernier survivant à avoir connu le Général Custer est interviewé par un journaliste. Peu intéressé au départ, le vieil homme témoin horrifié du massacre des indiens finit par s'emballer devant l'ignorance de son interlocuteur, il lui livre un récit précis de sa vie, une véritable épopée.

Après le massacre de sa famille par des indiens Pawnee, il est recueilli avec sa sœur et élevé par une tribu Cheyenne. Mais au gré des évènements, il est ballotté de la communauté indienne au monde de "l'homme blanc" sans jamais réussir à s'intégrer, il semble condamner à errer refusant de choisir entre une de ses deux identités. Il a néanmoins su établir une relation filiale avec le vieux chef indien. Nous suivons son parcours jusqu'à la bataille de Little Big Horn, où Jack Crabb voit le général Custer, véritable massacreur d'indien, courir à sa propre perte, victime de sa stupidité.

Véritable roman picaresque, ce film passe sans cesse de la comédie au drame le plus terrible, Dustin Hoffman offre une prestation de haut vol incarnant parfaitement ce personnage hors norme, Faye Dunaway présente dans un rôle secondaire est comme toujours lumineuse... c'est du très grand cinéma signé Arthur Penn. Réalisé en 1970, après l'âge d'or du western, ce film est bien plus politique que les classiques de Howard Hawks ou John Ford.

Remplacez les indiens par les vietnamiens et vous avez une dénonciation sans ambiguïté de la politique américaine et des crimes qu'elle induit. Une scène est particulièrement frappante, celle où "Rayon de soleil" la femme de notre héros s'échappe en courant, son bébé dans les bras alors que les hommes de Custer massacrent les indiens du campement. Elle est lâchement abattue dans le dos. Cette image n'est pas sans rappeler certains clichés du conflit vietnamien où les regards expriment le même désarroi.

2 commentaires:

  1. J'adore ce film que j'ai vu au moins trois ou quatre fois ! On parlait beaucoup du vietnam à l'époque où il est sorti, effectivement, on aurait pu aussi remplacer par l'Irak même si nous n'avons pas tout vu de ce qui s'y est passé avant 2000...

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  2. Dans le même temps, les images que nous avons des guerres d'Irak sont totalement différentes de celles du conflit vietnamien. Puisque depuis la guerre du Vietnam, les photographes sont absents du terrain.
    Les photos qui symbolisent ce confit sont celle de soldat, notamment celle des scènes d'humiliations à la prison d'Abou Ghraib, nous n'avons pas en mémoire des photos de villageois effrayés comme pour la guerre du Vietnam

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