Il suffit de se plonger dans les deux merveilleux documentaires sur le
cinéma américain et italien de Martin Scorsese pour comprendre combien
le septième art a eu une place capitale dans la vie du réalisateur de
Taxi Driver et cela depuis son plus jeune âge. Une cinéphilie pointue
qui en fait assurément un frère spirituel de François Truffaut. Martin Scorsese
respire le cinéma, il en est un fidèle serviteur notamment par son
travail de restauration qu'il mène au travers de sa fondation,
redonnant une nouvelle jeunesse à des chefs-d'œuvre victimes du temps
qui passe.
Mais il y a un mystère chez ce cinéaste qui a réalisé
incontestablement des très grands films devenus incontournables, notamment avec son acteur fétiche
et son double Robert de Niro, mais aussi d'affreux navets qui viennent plomber sa
filmographie. Des fautes de goût incompréhensibles que la presse
bienveillante omet de citer quand on a célébrè le cinéaste actuellement
exposé à la cinémathèque de Paris. Et pourtant La Dernière tentation
du Christ, Kundun figurent bien dans sa filmographie, mais aussi les
nerfs à vifs, Shutter Island des objets totalement convenus...
Nous avons décidé de nous replonger dans Le Temps de l'innocence, un
film à part dans la filmographie du cinéaste.Adaptant un roman d' Edith Wharton, Martin Scorsese tout juste sorti des Affranchis se lance dans un film à costumes. La
haute société pudibonde et policée du New-York au XIX° siècle
finit par y révéler une vulgarité voisine de celle des maffieux du Bronx.
L'histoire est assez simple Newland Archer (Daniel Day-Lewis) doit épouser une fille tout aussi convenable que lui MayWilland (Winona Ryder). Le retour de Ellen Olenska (Michelle Pfeiffer) qui fatiguée des infidélités d'un mari européen a choisi de quitter ce dernier. Un retour qui fait quelque peu scandale dans cette société engoncée dans sa bonne morale. Newland Archer tombe amoureux de Ellen Olenska, cela fait désordre mais tout leur entourage se mobilise pour préserver la bienséance , cette histoire est terriblement cruelle.
Or le film est un peu trop propre ... Newland se retrouve tel Milou devant une flasque de Whisky du capitaine Haddock partagé entre "le diable" et "l'ange"... Et là pas de Joe Pesci pour lui donner de bons conseils, pas de transgression des codes...
Martin Scorsese au milieu de la belle vaisselle, ne veut pas être l’éléphant dans un magasin de porcelaine, alors il filme avec délicatesse, et tout devient très plat. Platitude renforcée par Daniel Day Lewis, ersatz des grands acteurs hollywoodiens qu'ont pu être Gary Cooper, James Stewart ou Cary Grant , il fait de son personnage un benêt insipide.
Film vu dans le cadre du Ciné-club du bric-à-brac de Potzina !
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