Que diable allait il faire dans cette galère? Pauvre Harpagon, vouloir épouser la belle et jeune Marianne, alors que sa cassette remplies de pièces d'or occupe toute sa pensée est une pure folie... Folie d'autant plus grande que son fils Cléante, insupportable oisif est lui même amoureux de la jeune fille.
Pour sa fille Elise, le vieil homme souhaite la marier au vieil Anselme qui ne réclame aucune dot, mais la jeune femme est amoureuse de Valère gentilhomme qui s'est fait engager comme intendant de la demeure.
Harpagon est un avare compulsif ,engranger l'argent ,éviter toute dépense sont ses seules obsessions même le charme de Marianne se dissout face aux pièces d'or....
Ses enfants ne peuvent le supporter mais incapables de gagner leur vie ils ne peuvent vivre qu'a ses dépens
C'est un peu cette histoire que Jacques Osinski a choisi de nous conter, recentrée sur la famille.
Nous assistons à la chute d'un homme qui malgré toute l'antipathie qu'il peut générer finit par toucher le spectateur.
Costumes modernes, décor d'un appartement contemporain, le transfert d'époque n'est pas un problème, la France est toujours un pays d'héritiers ... cela peut sembler froid, le décor est plutôt dépouillé, les acteurs gardent entre eux une certaine distance malgré la passion amoureuse des jeunes gens, ce n'est pas très charnel... Nous sommes chez les bourgeois, on ne répand pas, c'est un peu Molière revisité par Claude Sautet, le cinéaste de la bourgeoisie pompidolienne. C'est totalement saisissant , les acteurs sont formidables, ils cassent cette froideur apparente pour mettre en avant toute la chair du texte. Ainsi lors du monologue d'Harpagon, remarquable Jean-Claude Frissung, nous sommes émus par sa folle détresse nous le voyons sombrer définitivement dans la folie et la solitude totale.
C'est aussi là toute la réussite de Jacques Osinski d'avoir révéler toute la noirceur de ce texte sans en avoir tué le rire présent dans les mots féroces de Molière...
C'est un beau travail qui nous rappelle qu'un classique ne se démode jamais, nous y découvrons à chaque fois quelque chose de nouveau.
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