Saul, juif hongrois est affecté à un sonderkommando d'un camp d'extermination nazi. Il doit apporter son soutien à la solution finale, faire le sale boulot, s'occuper des cadavres. Faire partie d'un Sonderkommando permettait une "meilleure vie", mais vous obligeait à participer au pire, sans espoir de survie, puisque leurs membres étaient régulièrement exécutés et remplacés par de nouveaux éléments.
Un gamin miraculeusement vivant après le passage par la chambre à gaz mais étouffé par la suite par un nazi, attire l'attention de Saul ... Il n'a plus qu'une obsession donner une sépulture et un enterrement religieux à cet enfant qu'il dit être son fils...
Une volonté qui donne à nouveau un sens à sa vie, il lui faut récupérer le corps, trouver un rabbin, creuser une tombe... alors que la situation devient de plus en plus tendue dans le camp, les convois de nouveaux arrivants se multiplient, une rébellion s'organise dans le camp pour tenter un soulèvement... mais Saul n'a plus que cela en tête, un destin qui n'est pas sans évoquer celui d'Antigone
En collant en permanence à son personnage cadré au plus près avec un arrière fond flou, Laszo Nemes évite l'écueil de la représentation du camp d'extermination. Pourtant il nous fait toucher du doigt l'horreur et l'abomination des lieux notamment par une bande son impressionnante qui crée l'effroi, seule l'odeur pestilentielle des lieux n'est pas représentée, elle reste inimaginable... C'est aussi la limite de ce film dont il nous semble difficile d’émettre un avis esthétique il devient rapidement anxiogène et difficilement supportable. Nous savons déjà que nous ne le reverrons pas de sitôt, si nous devons le revoir un jour .
Nous avons été impressionnés par "le fils de Saul" et nous ne savons qu'en penser ...
J'ai vu le fils de Saul aujourd'hui, après avoir relu la critique de Télérama , j'ai eu envie de relire la votre.
RépondreSupprimerJ'étais surprise de voir une salle assez pleine à 15 H 30 à en semaine ...(Toulouse)
On ressort de ce film assez perturbé, sonné. C 'est un film à part et cet acteur dégage une telle présence jusqu'à son dernier et seul sourire lorsqu'il fixe du regard cet enfant blond à la scène finale . On peut m^m supposer qu'il devine ce qui va se passer et que c' est ce qu'il souhaite , qu'en pensez-vous?
Nous sommes totalement d'accord avec vous, il attend la mort qui est pour lui à ce moment là le seul échappatoire à l'enfer ...
SupprimerNous avons découvert un petit livre sorti aux éditions de minuit, écrit sous la forme d'une lettre adressée à Laszlo Nemes... Nous ne l'avons pas encore lu mais cela semble très intéressant. Cela commence ainsi:
Supprimer"Votre film, "le fils de Saul", est un monstre. Un monstre nécessaire, cohérent, bénéfique, innocent."
C'est un livre de Georges Didi-Huberman, son titre est "sortir du noir"
Bonsoir,
RépondreSupprimerMerci pour cette info , j'irai dans cette librairie que vous connaissez pour l'avoir évoquée dans un de vos billet lors d'une de vos visites à Toulouse ; Ombres blanches" et je regarderai ce livre auquel vous faites référence, je vous remercie de nous en faire part.
A propos de cinéma : un autre film vu au titre assez niais :
"Nous 3 ou rien ." Un film généreux qu'il fait bon à voir en ces temps difficiles ...
Pas un grand film , mais beaucoup de moments attachants , fins et drôles.et une certaine puissance dans l'élan de vie , de parcours ...
On ne s'attend pas à y trouver un Gérard Darmon et une Zabou Breitman en parents Iraniens qui reçoivent leur futur gendre .