Coco est une pièce inachevée de Bernard Marie Koltes, composée de trois fragments qui racontent la fin de vie de Coco Chanel accompagnée dans ses derniers jours par sa domestique, Consuelo.
Un premier fragment où la créatrice de mode malmène sa servante lui reprochant notamment son rouge à lèvres, et ses talons hauts, elle ne peut s’empêcher de lui faire la leçon. Dans le deuxième fragment, Coco est à l'agonie, elle n'a plus de visite, elle est à la merci de sa domestique... qui lui rappelle cette règle: la qualité de domestique meurt avec le maitre, la cuisine est en désordre, elle le restera. Dans le troisième, nous assistons à la mort de Coco quelque peu réconciliée avec Consuelo. Rideau!
Un texte court, 45 minutes de spectacle qui permettent de mesurer toute la force de l'écriture de Bernard-Marie Koltes qui invite chacun d'entre nous à s'interroger sur ce que nous avons de plus intime, à regarder en face notre propre mort, notre décheance à venir.
Les deux personnages semblent indissociables , Consuelo est subordonnée à sa patronne qui elle même seule et affaiblie finit par dépendre du bon vouloir de sa domestique, leur relation complexe et ambiguë symbolise les rapports de classe.
Deux actrices sur scène mais aussi des marionnettes incarnant de Coco, de son enfance à sa fin dans la troisième partie, quand la vieille femme devient la chose de sa servante. Deux murs qui forment comme une matrice, sur lesquels sont projetés des lumières créant une atmosphère froide renforçant le coté glaçant du texte, mais qui nous fait aussi basculer dans un monde de fantasmagorie qui n'est pas sans rappeler certaines scènes de la maison du Docteur Edwards d'Alfred Hitchcock.
C'est un très beau travail que celui d’Angélique Friand et de la cie Succursale 101, assurément une belle et heureuse surprise de notre année théâtre.
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