Si on nous avait demandé de citer nos Hitchcock favoris, les oiseaux n'auraient pas figuré spontanément dans notre liste. Cela, c'était avant de le redécouvrir, pour la première fois dans une salle de cinéma dans une version restaurée qui révèle toute la beauté éclatante de ce film où le spectateur se laisse avec un plaisir suspect manipuler par le génial cinéaste anglais.
Histoire d'une petite ville balnéaire de Californie, Bodega Bay dont les habitants se retrouvent sous la menace des oiseaux qui, devenus soudainement agressifs se regroupent en nombre avant de passer à l'attaque... Bourgade tranquille de bord de mer où vient d' arriver une inconnue, Melanie Daniels une sublime blonde, héritière d'un riche propriétaire de San Francisco qui a déjà eu l'occasion de faire des apparitions dans la presse à scandale... Elle y est venue déposer un couple d'inséparables, excuse pour renouer le lien avec un avocat Mitch Brenner croisé par hasard chez un oiselier de San Francisco.
Un jeu de séduction a poussé la jeune femme à trouver la destination de cet avocat qui semblait à en savoir beaucoup sur sa personne... Elle découvre qu'il rejoint gentiment sa maman et sa jeune sœur dont l'institutrice une jolie brune fut une amoureuse de Mitch, mais Mrs Brenner avait mis fin à l'idylle en maman castratrice...
La menace des oiseaux sème le désordre, et oblige Melanie à rester plus longtemps que prévu ... Évidemment dans cette Amérique puritaine, la belle blonde est soupçonnée d'amener le désordre, le diable n'est jamais loin... Les attaques se font de plus en plus violentes faisant des morts parmi la population...
Le film n'a pas pris une ride, les plans ont gardé toute leur beauté, notamment ceux du village quand Melanie débarque au volant de sa grosse voiture. Tippi Heddren est absolument fascinante, diablement belle et quelque peu mystérieuse, toutes les scènes partagées avec Rod Taylor sont d'une intensité rare , alors même que Rod Taylor est peut être le maillon faible de ce film. Hitchcock a souvent tendance à transformer ses personnages masculins en "vieux beaux", ce qui passait très bien avec James Stewart ou Cary Grant dont le charme naturel suffisait à masquer ce travers du cinéaste... Mais Rod Taylor n'a pas le même charisme... Le film a même pris une épaisseur nouvelle avec le temps, il est facile d'y voir une fable écologique où les oiseaux des mers victimes de hommes sonnent la révolte contre ceux qui massacrent leur domaine...
De l'humour, du sexe, de la peur et du suspens, une blonde, tous les ingrédients sont là pour faire un grand Hitchcock, le cinéaste anglais excelle à faire des films populaires qui sont des chefs d’œuvre du septième art. Définitivement, "Les oiseaux" doivent être vus dans une salle de cinéma...
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