vendredi 17 avril 2015

Dear White People - Justin Siemen

L'Amérique a un problème sans fin de discrimination raciale. Les derniers faits divers où des policiers blancs ont  tiré des balles dans dans le dos assassinant des membres de la communauté noire ne font qu'exacerber les tensions. Problème d'autant plus complexe que chaque communauté a sa propre lecture de l'histoire passée et qu'elle n'est pas la même. Difficile sur un tel abime de construire une histoire commune.
C'est à travers la vie d'une université américaine, que Justin Siemen nous montre toutes les difficultés et les incompréhensions de la société contemporaine... Les noirs sont définitivement admis dans les universités, mais ils ne vivent pas dans les établissements étudiants les plus cossus où se retrouvent les étudiants blancs les plus fortunés... La mixité est plutôt rare, mais un équilibre semble s'être néanmoins installé, jusqu'au moment où Sam White une jeune activiste est élue à la tête de son établissement étudiant... Son sens de la répartie, son humour grinçant font le succès de son émission de radio diffusée sur le campus et qui s'ouvre sur "Dear White Man" et qui peut donner ceci:
"Pour ne pas être considéré comme raciste, le nombre d’amis noirs requis est désormais de deux. Votre dealer ne compte pas."

Elle s'en prend notamment à ses collègues noirs qui pour mieux s’intégrer reprennent les codes voulues par les blancs. Les tensions sont vives et finissent par atteindre leur paroxysme lorsque les étudiants blancs du dortoir cossu de l'université organisent  une soirée sur le thème "afro américain" reprenant tous les archétypes racistes de l'Amérique blanche provoquant une véritable émeute et  même un scandale.

Sam White est vue comme une enfant de Spike Lee et d'Oprah Winfrey, elle est le poil à gratter de l'université qui met l'index sur les hypocrisies de la société contemporaine où si l’état d'apartheid n'existe plus en tant que tel, les discriminations restent nombreuses. Sujet passionnant mais qui perd toute sa force par le traitement qui en est fait par le cinéaste, c'est d'une totale platitude et souvent convenu. Nous avons sombré dans l'ennui dans ce film bien éloigné de la comédie décapante promise. Il suffit de se limiter à la bande annonce pour voir le meilleur du film qui s'avère être une amère déception.


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