Timbuktu ou Tombouctou est une ville du nord Mali traversée par le fleuve Niger . C'est un lieu magnifique classé par l'UNESCO, notamment parce que la ville est gardienne d'un trésor de l'humanité des manuscrits datant du XIII° siècle, un ensemble hétéroclite témoignage inestimable des temps passés.
C'est aussi le cadre du dernier film d'Abderhamanne Sissako, récit de l'histoire récente du Nord Mali soumis à la déferlante d'islamistes désireux d'installer la Charia et une politique obscurantiste où tous les plaisirs de la vie sont interdits.
Dés les premiers plans nous découvrons les lieux magnifiques et paisibles. Un endroit idéal où tout va basculer. Finis la musique, le football, impossible pour les femmes de se promener sans un scaphandre de tissu. Les habitants n'acceptent pas cette situation, une femme continue de vendre son poisson les mains nues, les gamins jouent au football sans ballon dans une scène absolument magnifique où les gestes du footballeur deviennent une chorégraphie, puis le soir tombe, impossible de renoncer aux plaisirs de la musique.
Il y a bien une tentative de dialogue entre le responsable local de la mosquée et les nouveaux arrivants, mais ces derniers refusent d'entendre les propos sages que tentent de leur faire entendre l'homme de foi...
Coups de fouets, lapidation l'arsenal répressif se met irrémédiablement en place. La population est asservie, les femmes mariées de force.
Un fait divers, où la dispute entre un éleveur et un pécheur se termine par une bagarre tragique donne lieu à une justice ridicule et bêtement sanglante.
Film magnifique, terrible. Dans son œuvre précédente, Bamako le cinéaste faisait le jugement de le politique imposée par le FMI. Il serait d'ailleurs intéressant de s'interroger si la situation actuelle n'est pas une conséquence de l'étranglement financier de l’État malien sommé de se débarrasser de ses politiques sociales par les instances internationales.
Ici face à la dignité incarnée en majorité par les femmes, les tortionnaires sont ridicules, ils seraient bêtement risibles si tout cela n'était pas affreusement tragique.
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