La première nouvelle du recueil (volume1) édité dans la collection la pléiade des écrits de Stefan Zweig est une histoire juive, une thématique plutôt rare dans l’œuvre de l'écrivain autrichien au contraire d'un Isaac Bahevis Singer. Une histoire qui nous plonge dans une petite ville allemande pas loin de la frontière polonaise en plein coeur du XIV°siècle.
La nuit est tombée, la communauté juive s'est retrouvée dans la maison du plus riche d'entre eux, qui fait aussi office de synagogue pour célébrer Hannouca, la victoire de Judas Maccabée. Au cours de la célébration, un homme frappe à la porter, créant l'effroi parmi la communauté... Vite rassurés quand ils reconnaissent Joshua.Mais ce dernier est porteur de nouvelles terribles, il est le seul rescapé du village voisin où un groupe de flagellants est venu massacrer ses coreligionnaires. Très vite, les juifs du village font le choix de fuir vers la Pologne voisine pour échapper à leur funeste destin, mais le froid hivernal a raison de ce groupe parti à la va vite sur les routes devenues impraticables, funeste destin...
Histoire rare dans l'oeuvre de Zweig écrite en 1900 mais qui peut être s'expliquer par le contexte européen où notamment l'afFaire Dreyfius toujours en cours a eu un retentissement énorme. Cette montée de l’antisémitisme venue d'un pays qui avait prôné dés la Révolution Française la liberté de culte et l'égalité des religions, permettant l'émancipation de la communauté juive, a jeté un voile sombre sur les progrès de la tolérance religieuse.En Russie, la fin du XIX siècle a vu la multiplication de pogroms déclenchant une vague importante d'émigration vers l'Europe occidentale et l’Amérique.
Histoire rare dans l'oeuvre de Zweig écrite en 1900 mais qui peut être s'expliquer par le contexte européen où notamment l'afFaire Dreyfius toujours en cours a eu un retentissement énorme. Cette montée de l’antisémitisme venue d'un pays qui avait prôné dés la Révolution Française la liberté de culte et l'égalité des religions, permettant l'émancipation de la communauté juive, a jeté un voile sombre sur les progrès de la tolérance religieuse.En Russie, la fin du XIX siècle a vu la multiplication de pogroms déclenchant une vague importante d'émigration vers l'Europe occidentale et l’Amérique.
Le contexte historique n'est pas choisi par hasard, le XIV siècle, au moment de la grande peste quand près de la moitié de la population allait périr, l'épidémie semant une vraie panique au cœur de l'Europe . Face à cette peur, se sont développés les flagellants, une secte chrétienne pratiquant la flagellation pour se purifier des péchés, ils avaient fait des juifs les responsables du malheur qui s'abattait alors sur les populations, ils étaient aussi appelés les Judenschlaeger ("les tueurs de juifs") assassinant notamment six mille personnes à Mayence . Ingmar Bergman a donné une représentation particulièrement impressionnante de ces processions dans Le septième sceau.
Cette nouvelle jamais été reprise par la suite dans un recueil n'est pas bouleversante pas son style littéraire, mais elle saisit d'effroi par son caractère prémonitoire sur les tragédies du XX°ème siècle .Son dernier paragraphe évoque le retour du printemps réminiscence de ces vies effacées...
"Et c'est un chaud soleil joyeux, presque un soleil printanier qui s'est soudain mis à briller. Et c'est vrai que le printemps n'est plus très loin. Bientôt, il fera bourgeonner et verdir la nature et fera fondre le linceul de lin étendu sur la tombe des pauvres juifs perdus, morts gelés, qui n'ont jamais connu le printemps dans leur vie..."
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