jeudi 21 février 2013

La splendeur des Amberson - Orson Welles

Alors qu'il s’apprête à jouer la sérénade sous la fenêtre de sa promise, Eugene Morgan s'écrase sur sa contrebasse qu'il met en miette. Isabel Amberson humiliée par la déconvenue de son amoureux, préfère épouser  un riche industriel , Wilbur Minafer. De ce mariage, nait Georges, un enfant roi insupportable que les gens de la ville ne peuvent supporter.
Vingt ans passent, Eugene Morgan devenu veuf revient dans sa ville natale accompagnée de sa fille Lucy. Il recroise à l'occasion d'un bal, Isabel, le charme entre les deux anciens amoureux n'est pas rompu... A la mort de  Wilbur Minafer, rien ne semble empêcher les deux amoureux de se retrouver enfin, si ce n'est Georges le fils qui met son veto à cette relation qu'il considère comme une souillure alors qu'il est lui même amoureux de Lucy ...
A la mort de sa mère, George se retrouve seul avec sa tante, il est sans fortune, il doit travailler pour subvenir à ses besoins...

Situé dans une petite ville du Midland à la fin du XIXème , la splendeur des Amberson est la fin d'un monde, celui d'une famille fortunée qui n'a pas su changer son rythme de vie, dépassée par la vitesse du nouveau siècle. Il se dégage de ce film une certaine mélancolie qui accompagne la déchéance des Amberson, le film passe, la demeure se vide de ses meubles. Les rentiers sont à bout de souffle, le monde de l'automobile ouvre le nouveau siècle faisant une place au soleil pour les nouveaux industriels, les Amberson n'y survivent pas.

Ce deuxième film, c'est le début des ennuis pour Orson Welles. Échaudé par l'échec commercial de Citizen Kane organisé par le magnat de la presse Randolph Hearst, les responsables de la RKO vont imposer des coupes au film, plus d'une demi heure au total. Orson Welles parti au Brésil ne reconnait pas son œuvre montée par Robert Wise, le futur réalisateur de West Side Story.

Le célèbre critique André Bazin présente dans son ouvrage consacré à Orson Welles:
"Moins célèbre, faute d'avoir été entouré par une aura de scandale, et aussi parce que Welles renonça à y paraitre comme acteur, Magnificent Ambersons n'est pourtant sans doute pas moins important que Citizen Kane, auquel il est même permis de le préférer. C'est d'ailleurs le point de vue d'Orson Welles, que j'ai entendu opposer l'unité et la simplicité de style des Amberson au "bric-à-brac" de Citizen Kane. Ce qu'on peut dire, c'est que renversant l'ordre habituel, Welles avait donné son film "baroque" avant son oeuvre classique. Mais, au fond, l'essentiel des inventions stylistiques du premier se retrouve mieux maitrisé et plus intelligemment dépouillé dans la seconde, souvent même poussé plus loin. Il n'est pas jusqu'à ce qui frappa le plus efficacement la critique, la force sociale du sujet, qui ne se retrouve avec peut-être plus de subtilité et de profondeur dans cette évocation à la fois réaliste et critique de l'Amérique de la fin du XIX° et du début XX°"

Le film est un échec commercial. La RKO va changer de politique et le faire savoir par sa nouvelle devise : "du spectacle, pas du génie"

Vu dans le cadre de notre cycle: 2013, année Orson Welles

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