Plus de doutes, les films de Federico Fellini ne supportent pas le passage au petit écran. Jusqu'à ce jour nous n'avions pas vu la beauté de "Et vogue le navire" qui s"impose dans toute son intégralité lors de sa projection de l'écran de la grande salle du cinéma l'Arlequin.
Juillet 1914, Histoire d'une croisière, un voyage qui réunit tout le gotha de la musique lyrique pour rendre un dernier hommage à une soprano décédée, Edmée Tetua, une diva adulée dont les cendres doivent être dispersées aux abords de l'ile d'Erimo. Chanteurs lyriques, musiciens, musicologues mais également un archiduc autrichien composent ce groupe hétéroclite . Au cours du voyage s'invite un groupe de réfugiés serbes échoués en pleine mer, fuyant leur pays après l'assassinat de l'Archiduc François Ferdinand. Leur arrivée va bouleverser l'ordre établi et mettre notamment le bateau sous la menace d'un cuirassier Austro- Hongrois
Le film s'ouvre sur l'embarquement des invités à Naples, premiers plans tournés en plan muet, nous entendons juste le bruit de la pellicule... puis la camera monte à bord, l'image vire à la couleur, nous marchons sur les traces d'un journaliste Orlando, chroniqueur mondain de cette croisière. Federico Fellini filme la fin d'un monde celle de la société bourgeoise du début de son siècle, il a surement puisé dans son imaginaire de petit enfant grandissant dans la cité balnéaire de Rimini qui voyait passer les paquebots pour nourrir son film... il filme de manière nostalgique voulant retrouver le plaisir que l'on a à regarder les vieilles photos d'une époque qui nous fut inconnue...
Nino Rota disparu, Cineccita qui ne peut plus échapper à son déclin, Federico Fellini pourrait se laisser aller à la mélancolie et nous offrir un film crépusculaire, mais rien de tel ici; les moments d'une drôlerie irrésistible se succèdent avec notamment cette scène où un chanteur de sa voix grave hypnotise une poule, nous retrouvons également son goût pour les physiques extraordinaires et l'ironie mordante propre aux comédies italiennes.... Nous avons plongé avec délectation dans le cinéma baroque et onirique de Federico Fellini.
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