Si dans la première lettre datée du 10 mai, le jour même où commencèrent les hostilités, on pouvait relever une certaine forme d'espoir, cette deuxième lettre écrite deux jours plus tard révèle déjà les premières désillusions.
"Le 12 mai 1940.
Ma chérie. C'est un sombre dimanche. Il n'y a plus de civils, les bombardements sont faits par vague de 25 avions, il y a des incendies, mon ancien cantonnement est rasé. Les aviateurs boches ont un cran formidable, ils descendent à 30 mêtres et mitraillent. Pour la première fois aujourd’hui, j'ai été sous un feu de mitrailleuses. Ce n'est ni de la guerre ni du sport, c'est de la destruction totale. J'étais en train de recevoir un Dornier lorsque ce salaud lâche deux bombes à 5 mètres sur la voie du chemin de fer, elles étaient en chapelet, mon sergent chef que tu connais, deux hommes et moi étions pleins de terre. Enfin çà va mais deux nuits sans sommeil c'est épouvantable, j'ai les yeux injectés et je dors debout. Si tu avais vu hier le défilé lamentable des réfugiés, les uns portant les autres jusqu'à ce matin 9 heures, mitraillés par les boches, il y a parait-il une cinquantaine de blessés ou tués. Sur l'autre rive des incendies, ça brûle, il n'y a plus personne.
Aujourd'hui pas de courrier, j'espère qu'il va y en avoir demain, en attendant je t'embrasse bien fort ainsi que les petits, j'ai bien pensé à vous aujourd'hui.
Je t'écris à la lueur d'une lampe tempête. Il y a une chose inimaginable, rien pour combattre les incursions des avions boches, l'aviation française brille par son absence dans notre secteur. Quant à la DCA c'est propre. ce laisser aller est tel qu'il décourage."
Ma chérie. C'est un sombre dimanche. Il n'y a plus de civils, les bombardements sont faits par vague de 25 avions, il y a des incendies, mon ancien cantonnement est rasé. Les aviateurs boches ont un cran formidable, ils descendent à 30 mêtres et mitraillent. Pour la première fois aujourd’hui, j'ai été sous un feu de mitrailleuses. Ce n'est ni de la guerre ni du sport, c'est de la destruction totale. J'étais en train de recevoir un Dornier lorsque ce salaud lâche deux bombes à 5 mètres sur la voie du chemin de fer, elles étaient en chapelet, mon sergent chef que tu connais, deux hommes et moi étions pleins de terre. Enfin çà va mais deux nuits sans sommeil c'est épouvantable, j'ai les yeux injectés et je dors debout. Si tu avais vu hier le défilé lamentable des réfugiés, les uns portant les autres jusqu'à ce matin 9 heures, mitraillés par les boches, il y a parait-il une cinquantaine de blessés ou tués. Sur l'autre rive des incendies, ça brûle, il n'y a plus personne.
Aujourd'hui pas de courrier, j'espère qu'il va y en avoir demain, en attendant je t'embrasse bien fort ainsi que les petits, j'ai bien pensé à vous aujourd'hui.
Je t'écris à la lueur d'une lampe tempête. Il y a une chose inimaginable, rien pour combattre les incursions des avions boches, l'aviation française brille par son absence dans notre secteur. Quant à la DCA c'est propre. ce laisser aller est tel qu'il décourage."
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