mardi 31 mai 2011

L'art de voler - Antonio Altarriba / Kim

L'art de voler s'ouvre sur le suicide d'un homme de quatre vingt dix ans qui se laisse tomber du haut de sa maison de retraite... l'art de voler raconte son histoire, l'histoire d'un homme qui n'a pas su ou plus justement pas pu être à la hauteur de ses idéaux de jeunesse et qui glisse inévitablement dans la mélancolie.
La vie pour notre jeune homme né en 1910 dans la campagne espagnole n'est pas facile, l'accès à l'école lui est rapidement interdit, la vie d'esclave des champs semble être la seule perspective pour notre héros. L'appel de la ville et l'espoir d'une vie meilleure le mènent très rapidement à Saragosse. Installé chez une logeuse, il se fait un cercle d'ami et découvre avec eux une conscience politique et la pensée anarchiste. L'histoire espagnole s'emballe, la guerre civile éclate, il se retrouve naturellement dans les rangs anarchistes, mais les staliniens précipitent la défaite, c'est l'exode en France et les camps de concentration* comme offre de bienvenue. La résistance comme une évidence, puis la fin des espoirs lorsque la CNT reconnait officiellement sa défaite en Espagne, les pays occidentaux ne font rien pour renverser le régime franquiste vu comme un rempart contre la menace rouge. Notre héros dépité rentre au pays, fait un mariage malheureux qui lui donne un fils, la vie n'est pas un enchantement dans l'Espagne de Franco livrée à la corruption des hommes et à la bigoterie des dames. Les serments de jeunesse n'ont pas été tenus mais ils relevaient de l'utopie...

Une BD exceptionnelle, tout simplement. Un bel hommage rendu par un fils à son père.

*Nous avons usé du terme de camp de concentration pour décrire les camps où étaient parqués les espagnols dans des conditions épouvantables parce que c 'était le terme employé alors par la presse française. Les camps de concentration sont une invention britannique lors de la guerre des boers en Afrique du sud moyen le plus efficace pour retenir des personnes contre leur gré.
Après l'épouvante nazis, où la barbarie atteint son paroxysme, des camps de concentration se transformant pour certain en camp d'extermination, le terme de camp de concentration ne fut plus usité dans son sens originel, nous aurions tendance à parler de centre de rétention.

3 commentaires:

  1. Ok et bien finalement c'est ici que je recueille ton avis, celui de ton commentaire sur mon blog ayant été raboté. Rien à ajouter. BD exceptionnelle. Merci pour les autres références.

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  2. Vu chez Luzycalor,j'ai noté. Et merci pour le nuancier final, la Carmadou's touch !! ^^

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  3. C"est lors d'une exposition consacrée au photographe espagnole Augusti Centelles où figuraient des coupures de presses françaises de l'époque où le terme de camp de concentration était alors usité sans problème.
    Augusti Centelles, photographe espagnol témoin de la guerre civile a notamment des clichés de ces camps, clichés retrouvés récemment.

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