dimanche 7 novembre 2010

Mystères de Lisbonne - Raoul Ruiz


Pas évident de résumer ce film fleuve de 4H26 adapté d'un roman de Camilo Castelo Branco. Tout débute dans une pension où Joao un jeune enfant ne reçoit ni visite, ni cadeau, il ne porte qu'un seul prénom à la différence des autres enfants qui peuvent afficher quatre ou cinq noms, il est le souffre douleur de ses camarades. Mais Joao bénéficie de la protection du père Diniz qui finit par lui révéler ses origines. C'est le début une longue histoire à tiroirs qui nous mène à Venise, en France ....récit fabuleux qui traite à travers ces divers personnages du destin des orphelins...

Raoul Ruiz avait réussi un coup de maître en réalisant une adaptation réussie du "Temps Retrouvé" de Marcel Proust, ici il signe son chef d'œuvre. 4h26 d'un cinéma de haute volée, tous les plans sont réussis, aucune longueur alors que souvent les films d'époque romanesques finissent par tomber dans un académisme ennuyeux, au contraire ici s'enchainent de longs plan séquences absolument prodigieux. Le récit ne perd jamais de sa force, les rebondissements sont multiples, toujours quelqu'un pour écouter discrètement les secrets, les confessions, pour jeter un œil par l'entrebâillement d'une porte, d'une fenêtre...nous passons de la tragédie à la comédie, c'est aussi fort que les plus grands romans de Balzac (les illusions perdues, splendeurs et misères des courtisanes) ou le Monte Cristo d'Alexandre Dumas . Il ne faut pas avoir peur de la durée du film, ici ce n'est pas un problème, nous trouvons presque un peu longue l'interruption de 1/4 d'heure entre les deux parties tellement l'impatience est grande de replonger dans cette histoire extraordinaire.

Camilo Castelo Branco est un des plus grands écrivains portugais du XIX°, il est très mal édité en France. Un amour de perdition, un très beau roman sur un amour d'adolescent impossible avait été édité par Actes Sud, mais il est aujourd'hui introuvable...Espérons que ce film permette une réédition des œuvres de cet écrivain surnommé le "Balzac lisboete". D'une manière générale la littérature lusitanienne du XIX est assez mal éditée, Eça de Queiroz considéré par Jorge Luis Borges comme "un des plus grands de tous les temps" est lui aussi très peu publié, avec un peu de chance il est encore possible de trouver "le crime du Padre Amaro", merveilleux roman.

Il convient de rendre hommage ici au producteur Paulo Branco assez fou pour se lancer dans un tel projet et de permettre depuis des années aux cinéastes les plus talentueux et les pus audacieux de mener à bien leurs projets les plus ambitieux. Un bienfaiteur du 7eme art !

Il ne vous reste plus qu'à courir voir ce film envoutant, un chef d'œuvre !

2 commentaires:

  1. Bonjour Carmadou, merci pour le com. Je n'ai pas dit que j'avais trouvé le film trop long, j'ai dit que j'avais éprouvé de la lassitude car il était tard. J'étais fatiguée. Sinon, un roman fleuve de Dumas, c'est rare qu'on le lise d'une traite. On fait des pauses, on le lit en plusieurs jours. Quand on va voir un film de 4H30 (même avec un entracte), on ne peut pas partir et revenir au bout de quelques heures en demandant au projectionniste de reprendre où il s'est arrêté. A part ça, c'est un très grand film à voir. Bonne journée.

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  2. Rebonjour, merci pour la réponse. Je sais que les films longue durée rebutent beaucoup de monde. Bonne journée.

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