lundi 19 octobre 2015

L'homme irrationnel - Woody Allen

Un nouveau professeur de philosophie Abe Lucas débarque dans une université modeste précédé d'une réputation sulfureuse. C'est un homme dévasté accompagné en permanence par sa flasque de whisky qui débarque. Dévasté par la vie, son ami journaliste a sauté sur une mine en Irak, sa femme l'a plaqué...Rien ne va et il mesure que toutes les actions humanitaires qu'il a pu mener aux quatre coins de la planète n'ont pas servi à grand chose et surement pas à améliorer le monde.
Très rapidement deux femmes s'amourachent du nouveau professeur charismatique, une collègue qui s'ennuie furieusement dans sa vie de couple et qui multiplie les aventures et une étudiante Jill Pollard dont il a remarqué  la qualité du travail. Abe malgré son passé de "Casanova" n'arrive plus à aimer et sa tentative de relations sexuelles avec sa collègue est un pathétique naufrage... il n’arrive pas plus à  finir son livre en cours sur Heiddegger et le fascisme...
Alors qu'il se trouve dans un snack avec Jill Pollard, la jeune fille invite le professeur à écouter la conversation de la table voisine. Une femme en instance de divorce confie qu'elle va perdre la garde de ses enfants parce que l'avocat de son mari est proche du juge, alors même que le père des enfants n'a jamais montré le moindre intérêt pour ses enfants. En colère , elle dit que la seule chance pour elle d'obtenir justice c'est que le juge meure , d'une crise cardiaque par exemple ... Abe Lucas se prend d'empathie pour cette femme et décide de régler son problème: Tuer le juge, lui que rien ne rattache à ce fonctionnaire de la justice peut réaliser le forfait sans être suspecté... le crime parfait, le crime nécessaire parce que la mort de certaines personnes rendent le monde meilleur, il voit là un acte plus efficace que ses engagements humanitaires pour améliorer la planète.
Une perspective qui redonne un sens à sa vie, le professeur porté par son nouveau projet se réveille à la vie....

Woody Allen ne fait que reprendre ici que l'idée du sombre personnage de l'inconnu du Nord Express d'Alfred Hitchcock; réaliser le crime désiré par un autre pour ne pas être soupçonné, crime parfait, mais ici comme chez le maitre du suspens, le crime était presque parfait . Si le héros du film de Hitchcock a souhaité échangé son crime avec un autre personnage qui se trouve pris au piège, le personnage ici est plus généreux, il réalise son forfait sans compensation juste parce qu'il est persuadé que son acte va rendre le monde meilleur.
De même si Hitchcock joue sur la peur et l'angoisse rien de tel chez Woody Allen, on ne s’inquiète jamais, tout est comédie.  Devenu avec le temps moins autocentré, il s'écarte du monde et pose un regard amusé sur ses contemporains et le monde qui l'entoure avec une légèreté insouciante qui attire la sympathie.

C'est parfaitement réalisé, parfaitement interprété par Joaquim Phoenix et Emma Stone notamment, c'est une comédie savoureuse, mais nous avons bien peur de l'oublier très rapidement peut être même avant que le nouveau Woody Allen n'apparaisse sur nos écrans...

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