lundi 22 octobre 2012

Caught - Max Ophuls (1949)

Leonora,  jeune fille de milieu modeste rêve d'une vie de luxe aussi, elle dépense le peu qu'elle gagne pour suivre des cours dans une école de mannequinat à Los Angeles... Sa rencontre avec le milliardaire Smith Olrig va modifier sa vie surtout lorsque ce dernier dans le seul but de contrarier son psychanalyste  décide de l'épouser.
La jeune fille qui croyait naïvement qu'un mariage riche fait une vie heureuse, va rapidement déchanter, devant subir les névroses et la paranoïa de son époux à la froideur insupportable.Elle découvre à ses dépens que les riches héritiers ne sont pas de gentils garçons. Enfermée dans une gigantesque demeure en plein Long Island qui n'est pas sans rappeler le Xanadu de Citizen Kane, elle s'ennuie attendant le retour de son mari qui ne peut s’empêcher de l'humilier devant ses invités ...
Leonora ne peut plus supporter cette vie et préfère renoncer au luxe, elle part à New-York où elle trouve un modeste emploi de secrétaire médicale. Après des débuts difficiles, elle finit par se passionner pour son nouveau métier et son nouvel employeur le docteur Larry Quinada. C'est au moment où elle semble tourner le dos à son ancienne vie qu'elle découvre sa grossesse. Le puissant milliardaire est prêt à tout pour récupérer son futur héritier....
Inspiré par Howard Hugues, Smith Olrig le personnage incarné par le remarquable Robert Ryan est particulièrement inquiétant, on tremble pour la belle Jessica, admirable Barbara Bel Geddes qui interprète à la perfection la naïve jeune fille victime qui finit par se réfugier dans les bras de James Mason, qui pour une fois incarne un héros positif. Max Ophuls, en maitre des travellings, réussit un film qui glisse sans cesse entre le mélodrame et le film noir, seul son génie pouvait donner de l’épaisseur à ce  scénario bien léger. Les conditions difficiles de tournage, peu de temps,  peu de moyens, donnérent finalement une grande liberté à Max Ophuls, comme le rappelle Philippe Garnier dans la présentation du film:

"Ophuls enfreint la règle du mur libre, film ouvertement à travers les cloisons, rattrapant de façon imperceptible un personnage qui vient de sortir de l'enfilade d'un couloir. Jamais la direction ne l'aurait laissé faire en temps normal - la caméra passe-muraille, les plans-réaction acrobatiques, le manque de gros-plan sur la vedette James Mason - anathème absolu pour un studio américain, même à direction éclairée. Lee Games, pourtant pas facile à épater, ne cachait pas son admiration, déclarant plus tard à un colloque de  l'American Film Institute: "C'était comme si la caméra était à une fenêtre et attrapait ce que faisaient les acteurs, pour ainsi dire au vol. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'autre faire ça."

Vu dans le cadre de notre cycle "Max Ophuls"

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