samedi 6 novembre 2010

Les mauvaises gens, une histoire de militants - Etienne Davodeau

C'est l'histoire de ses parents que raconte ici Etienne Davodeau. Botz en Mauges est leur village, ses parents vont y grandir et y découvrir rapidement le monde du travail, le monde des ouvriers car en ce temps-là les parents ne pouvaient pas toujours payer la pension et les livres pour suivre les études au lycée. Les Mauges sont une région à forte tradition catholique et d'un grand conservatisme, Julien Gracq originaire de ce pays le décrivait ainsi dans les "carnets de grand chemin": "j'attribue à cette ascendance vendéenne, mon caractère casanier, ma méfiance vis-à-vis des figures inconnues, le conservatisme figé de mes habitudes, le confinement dans un cercle de relations étroits, surtout familial. Le goût de dire non. Bref ce "laissez moi tranquille dans mon coin et passez au large" qui a été - toutes motivations religieuses mises à part - le vrai ressort caractériel du soulèvement de 1793". Malgré tout, cette région ne va pas rester étrangère aux différents bouleversements des années 60 et 70, les parents d'Etienne vont découvrir un nouveau visage du christianisme avec l'arrivée dans le village d'un vicaire et la création d'une association J.O.C (Jeunesse ouvrière chrétienne), ils vont s'engager dans l'action syndicale à la CFDT et sans jamais renoncer à leur foi, ils deviennent d'ardents défenseurs du progrès social n'ayant jamais peur de se confronter aux notables du coin.
Cela se termine avec l'élection de François Mitterrand en Mai 1981, et pourtant cette bande dessinée est un document d'actualité. Il retrace tous les combats menés par des ouvriers qui ne sont pas "d'affreux gauchistes", juste des travailleurs fiers de leur statut souhaitant défendre leur dignité dans des lieux de travail où ils n'existent la plupart du temps aucun dialogue avec le patron. Et si c'est autant d'actualité, c'est que si leurs combats menés dans le prolongement des acquis obtenus du Comité National de la Résistance ont permis des avancées sociales certaines, celles-ci sont contestées et abrogées sans cesse depuis ces dernières années.
Dessins noir et blanc, cette bande dessinée multi récompensée est un vrai bijou...

3 commentaires:

  1. Vous vous en fichez p't'être, le Camardou, mais moi, je vous aime! J'aime ce que vous êtes!!!
    J'avions juste un regret, c'est que je n'ai pas réussi à vous mettre dans ma barre de je-ne-sais-pas-quoi dans Firefox qui me permet de voir les nouveaux articles publiés par mes blogs favoris...... J'ai loupé un épisode?? C'est possible??? Dites à Juju de me dire comment j'peux faire, parce que j'aimerais faire....
    A Bagneux, y'a Auteurs en actes jusqu'au 13... Et il il a encore de bon trucs sociaux, du style qui parle des gens qui travaillent...
    J'ai déjà loupé beaucoup ( j'étais muette-... vous me direz qu'il n'y a pas besoin de parler pour voir du théâtre, et vous aurez raison...) mais samedi, à la salle Léo Ferré, il y a la dernière pièce, tarif 10, 50 suivi d'un P'tit bal des métallos..
    Le 27 ou 28, je prends ma 103 pour aller voir le film dont vousme parliez à Montrouge !!
    Bises,
    Le pingouin

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  2. Vrai ! une très bonne bande dessinée. Davaudeau est un auteur Bd à suivre.
    Un homme est mort et Lulu femme nue sont de vrais petits bijoux aussi...

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  3. exact...tous les "davodeau" méritent d'être lus..et notamment les deux tomes de Lulu femme nue"

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