On a beau partager la vie d'une personne, elle gardera à jamais une part de mystère. C'est ce que vient nous rappeler avec brio le dernier film de David Fincher. Il faut bien reconnaitre que l'idée de Nick de s'installer dans son Missouri natal avec son épouse Amy, new-yorkaise jusqu'au bout des ongles après qu'ils aient perdu tout deux leur boulot n'est pas une idée de génie.
Mais parce que plus rien ne les retient dans la grande ville, Nick fait l'acquisition d'une énorme villa pour se rapprocher de sa mère malade et condamnée. Villa qui va devenir une prison dorée pour Amy qui ne s'acclimate pas à ce nouveau pays alors que son mari a retrouvé un semblant d'activité dans l'université voisine et le bar financé par son épouse mais qu'il tient avec sa sœur.
Une solitude qui vient nourrir la névrose de la jeune femme déjà marquée par une enfance compliquée où elle a du grandir à coté d'un personnage encombrant "Amazing Amy" son double parfait qui ne connait aucun échec, créé par ses parents et qui fut un succès de librairie.
Amy a donc décidé de disparaitre le jour de son cinquième anniversaire de mariage et faire en sorte que son mari dont elle a découvert l'adultère soit accusé de son meurtre... et dans le Missouri on ne rit pas avec cela, la peine de mort est appliquée. La vie devient tout d'un coup très compliquée pour Nick !
Un film à classer à la suite de ceux des grands maîtres du suspens du cinéma hollywoodien, Alfred Hitchcock ou Fritz Lang... Comme chez le réalisateur de Rebecca, il convient de ne pas s'interroger sur la crédibilité des événements, il suffit de se laisser porter par l'histoire merveilleusement contée où la femme blonde se révèle diabolique et géniale manipulatrice... Mais ce n'est pas non plus simplement un exercice de style parfaitement exécuté, David Fincher nous parle de l'Amérique contemporaine et notamment de sa capacité à fabriquer des névrosés de tous poils et de son goût pour le lynchage rapide, amplifié par les nouveaux moyens de communication ... Ici tout est jeu de miroir, seules comptent les apparences.
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