Die, une jeune veuve se retrouve à devoir récupérer
son fils Steve, un jeune adolescent en proie à des troubles du
comportements qui le rendent imprévisible, ingérable et
particulièrement violent depuis la mort de son père. L' institution qui l'accueillait ne peut plus accepter le
désordre qu'il installe, ses derniers agissements ont causé de graves
brûlures à un autre gamin.
Les retrouvailles entre l'enfant et
sa mère qui pour ne rien arranger vient de perdre son boulot, sont
compliquées. Steve est impossible, malgré tous les efforts, toutes les
promesses faites à sa mère... Situation sans espoir jusqu'au jour où une
voisine Kyla s’intègre au duo. Énigmatique, nous comprenons qu'elle
même vient d’emménager après un choc émotionnel , qui lui a rendu la
parole difficile, rendant impossible l'exercice de son métier
d'enseignante...Elle accepte d'apporter son aide à Steve lui donnant des
cours pour lui permettre de reprendre pied dans le système scolaire. Un
moyen pour elle de se reconstruire, mais Steve peut-il être sauver?
Le
cinéma de Xavier Dolan est magique, il a tout pour être agaçant avec
ses effets de style, ces changements de format, son goût pour le
ralenti, mais non seulement tout passe mais cela enrichit son propos
pour nous faire sentir tension ou complicité entre les personnages, il
parvient à exprimer
l'indicible. il donne véritablement une nouvelle dimension au cinéma en
rendant palpable les émotions. Il renouvelle le mélodrame.
Un film qui pourrait faire
penser à ceux de John Cassavetes, Die parfaitement incarnée par
Anne Dorval et Kyla magnifique Suzanne Clément assume deux rôles de
femmes brisées mais qui luttent que n’aurait pas renié Genna
Rowlands.Mais il y a chez le cinéaste canadien une candeur que l'on ne
retrouvait pas chez l'ainé américain, candeur peut- être due à son âge où l'on croit possible de changer le monde et le regard porté sur
les
paumés.
Il y a de cela chez Dolan, comme chez Kurozawa
lorsqu'il réalisait Barberousse, on ressent comme une volonté de rendre le monde
meilleur à travers ces films. Pour autant le regard n'est jamais
angélique, il ne vend pas de faux espoirs, il regarde le monde sans filtre
dans toute sa cruauté mais il nous invite à accepter les différences, à
ne pas fuir devant ceux que l'on a décidé de classer parmi les marginaux.
Un cinéma humaniste !
Antoine-Olivier Pilon dans le rôle principal est époustouflant !
Nous
ne savons pas comment va vieillir le cinéma de Xavier Dolan,
traversera-t-il le temps ou sera-t-il marqué rapidement? C'est peut
être la seule réserve que nous avons sur son esthétique si forte.
Mais nous sommes pour autant convaincus d'avoir découvert un monument,
Xavier Dolan est un magicien, il a même su rendre supportable Céline
Dion le tant d'un instant
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