Parce que nous avions lu à sa sortie l'excellent premier roman de Elisabeth Filhol, "La centrale", nous connaissions la situation scandaleuse faite aux ouvriers au statut d’intérimaires employés à l'entretien des centrales nucléaires... Des galériens comme le dit l'un d'entre eux dans le film Grand Central. Logés dans des mobil homes, ils vont de camping en camping au gré de leurs missions. Le danger, dépasser la dose de matière réactive qui sonne le glas. Le danger est invisible, inodore, mais il est omniprésent pour ses ouvriers chargés de nettoyer les réacteurs lorsqu'ils sont mis en repos. Ils n'ont pas le statut des agents de l'EDF leur vie professionnelle n'est que précarité, un véritable scandale social !
Pour rendre compte de cette situation Rebecca Zlotowski a construit son récit autour d'une histoire sentimentale entre Gary un ouvrier qui vient d'arriver et Karole une jeune femme compagne de Tony un ouvrier confirmé avec qui elle projette de se marier même si ce dernier est devenu stérile à force d'être exposé aux produits radioactifs.
Gary vient de débarquer avec deux autres jeunes novices, ils ont tout à apprendre, notamment à gérer la peur, la pression de ce métier pas comme les autres. Ils découvrent notamment un monde nouveau celui des ouvriers avec une véritable solidarité, une nécessité pour faire face au danger que d'avoir cet esprit d'équipe qui contraste avec l'esprit plus individualiste des jeunes gens.
Gary vient de débarquer avec deux autres jeunes novices, ils ont tout à apprendre, notamment à gérer la peur, la pression de ce métier pas comme les autres. Ils découvrent notamment un monde nouveau celui des ouvriers avec une véritable solidarité, une nécessité pour faire face au danger que d'avoir cet esprit d'équipe qui contraste avec l'esprit plus individualiste des jeunes gens.
C'est un monde clôt qui se retrouve le soir au camping voisin de la centrale, une ambiance virile, âpre...
C'est remarquablement filmé par Rebecca Zlotowski, nous restons impressionnés par l'architecture des centrales nucléaires particulièrement photogéniques, mais nous avons été aussi touchés par la beauté des scènes au bord de l'eau où Gary et Karole ont pris l'habitude de se retrouver pour vivre leurs amours clandestines qui ne sont pas sans rappeler le cinéma de Jean Renoir. Tahar Rahim et Lea Seydoux illuminent le film, ils forment un couple convaincant, ils sont d'une justesse remarquable , nous ne doutons pas un instant de leur condition ouvrière. Mais nous tenons à souligner la performance exceptionnelle de Olivier Gourmet dans son rôle de chef d'équipe, qui confirme film après film qu'il est un des plus grands acteurs de cinéma actuellement. Il est bluffant de vérité.
Grand Central, par la justesse de son regard est un grand film sur la condition ouvrière confrontée à la précarisation de ses emplois, sans jamais tomber dans le film à thèse ou politiquement revendicatif. En évitant toute forme de manichéisme, Rebecca Zlotowski donne toute sa force à ce scandale social, son film est exemplaire !
Grand Central, par la justesse de son regard est un grand film sur la condition ouvrière confrontée à la précarisation de ses emplois, sans jamais tomber dans le film à thèse ou politiquement revendicatif. En évitant toute forme de manichéisme, Rebecca Zlotowski donne toute sa force à ce scandale social, son film est exemplaire !
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