Pieter Lastman |
Rembrandt |
C'est dans les suppléments grecs au livre de Daniel dans l'Ancien Testament qu'il est possible de lire la terrible histoire de Suzanne, jeune épouse de Joachim qui habitait Babylone. Quatre merveilleuses pages !
Alors que la jeune femme désire prendre un bain au fond de son jardin, deux "honorables" juges se cachent pour piéger la jeune fille et abuser d'elle. Pour obtenir ses faveurs, ils lui font un chantage ignoble, menaçant de l'accuser d'adultère avec un jeune homme si elle se refuse à eux.
Suzanne soupira et dit: " L'angoisse m'environne de toute part; car si je fais cela, c'est pour moi la mort , et si je ne le fais pas, je n'échapperai pas de vos mains . Mais il vaut mieux pour moi tomber entre vos mains sans l'avoir fait que de pécher en présence du seigneur."
La jeune fille se refuse, les deux vieillards vont au bout de leur menace. Suzanne est condamnée à mort pour adultère.
Le seigneur entendit sa voix. Comme on la conduisait à la mort, Dieu éveilla l'esprit saint d'une jeune garçon nommé Daniel.
Daniel fit séparer les deux vieillards, pour les faire témoigner l'un après l'autre. L'un dit que la jeune commit son forfait sous un lentisque quand l'autre parla d'un chêne. Ainsi confondus, les deux vieillards sont condamnés, la jeune fille fut sauvée, .
C'est lors de notre visite à la Gemaldegalerie de Berlin que nous avons eu le désir de plonger dans l'ancien Testament. Deux versions de cette histoire sont proposées par deux maîtres de la peinture hollandaise du XVII°. Une de Rembrandt qui ne fit que reprendre un thème déjà traité par son maître Pieter Lastman. Les deux toiles exposées cote à cote, nous montrent combien l'élève a ici dépassé le maitre. Il n'y a rien à reprocher à la peinture de Lastman, mais comment ne pas être saisi par le regard désespéré de la jeune fille peinte par Rembrandt, à lui seul par son intensité il exprime le drame de la situation.
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