Tout commence le 17 mai, jour de fête nationale en Norvège où les enfants défilent dans les rues, Philip et Erik deux amis, deux écrivains en herbe déposent chacun dans une boite aux lettres un manuscrit . C'est Philip qui est édité avec succès, la vie semble sourire à ce jeune homme qui aime aller aux concerts de rock avec son indéfectible bande de copains... Au cours de ces soirées, il croise une jeune fille Kari en couple avec le guitariste du groupe mais plus pour longtemps... Nous reprenons ici la voix off:
"Dans 10 secondes, elle le regardera. 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1...
Le lendemain, il l'entrainera à Paris. Son humour sarcastique la faisant pouffer de rire. Il lui dit que cela la défigurait ce qui décupla ses rires. Elle se sentait belle avec lui. Il adorait ses parodies de filles sexys de clip et qu'elle soit la seule fille à avoir des vinyles des Ramones et elle aussi boudait les Clash"
"Dans 10 secondes, elle le regardera. 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1...
Le lendemain, il l'entrainera à Paris. Son humour sarcastique la faisant pouffer de rire. Il lui dit que cela la défigurait ce qui décupla ses rires. Elle se sentait belle avec lui. Il adorait ses parodies de filles sexys de clip et qu'elle soit la seule fille à avoir des vinyles des Ramones et elle aussi boudait les Clash"
Arborant un tee shirt noir à l’effigie de l’album "The Queen is dead" des Smiths, il traverse une rue, insouciant sans quitter sa belle des yeux, il est brutalement renversé par une voiture qu'il n'a pas vu venir. Miraculeusement il se relève sans blessure ... mais Philip n'est plus comme avant, il sombre dans la dépression. De retour à Oslo il est hospitalisé après s'être mutilé.
"Selon le médecin sa passion pour Kari avait déclenché une psychose. On déconseilla à Kari d'aller le voir."
De ce séjour à l’hôpital psychiatrique, Philip ressort accompagné de ses amis mais il ne retrouve pas le goût à la vie. Il est incapable d'écrire alors que son ami Erik connait à son tour le succès, il repart à Paris accompagné de Kari comme pour essayer de reconstruire ce qui a été détruit...
Ce premier long métrage de Joachim Trier est imprégné de culture française, non seulement le cinéaste reprend dès les premiers plans du film le thème de Camille de Georges Delerue entendu dans"le mépris" de Jean-Luc Godard mais il montre également des photos de Marguerite Duras, il cite le nom de Maurice Blanchot, il filme longuement Paris, ville d'évasion pour ces jeunes norvégiens qui viennent y vivre leur amour et chercher l'inspiration.
Ce premier long métrage de Joachim Trier est imprégné de culture française, non seulement le cinéaste reprend dès les premiers plans du film le thème de Camille de Georges Delerue entendu dans"le mépris" de Jean-Luc Godard mais il montre également des photos de Marguerite Duras, il cite le nom de Maurice Blanchot, il filme longuement Paris, ville d'évasion pour ces jeunes norvégiens qui viennent y vivre leur amour et chercher l'inspiration.
Mais au-delà de ces clins d’œil, son film lui même est fortement inspiré de "Comment je me suis disputé ma vie sexuelle.." de Arnaud Desplechin ... Il faut reconnaitre que le cinéma français a particulièrement bien traité et assurément mieux que le cinéma américain cet âge de la vie où il faut quitter son statut insouciant d'étudiant pour trouver une place dans la vie active, ce moment que Pascale Ferran a si justement qualifié "l'age des possibles". Période difficile, compliquée propice à la révélation de toutes les faiblesses psychologiques, où il faut parfois renoncer à ses idéaux de jeunesse... C'est de cela que vient nous parler Joachim Trier à travers le portrait d'un groupe issu de la jeunesse dorée norvégienne nourrie par les groupes de rock: Joy Division, New Order, Le Tigre...nous pourrions parler de génération "inrockuptibles" nourrie de références culturelles, ils aiment l'humour potache, les soirées arrosées, ils ont le goût pour la provocation, aimant choquer les filles.
Du film de Arnaud Desplechin, il reprend les principes de narration non linéaire sans pour autant perdre le spectateur dans les méandres de la vie des personnages, usant avec pertinence de la voix off.
"Comment je me suis disputé ma vie sexuelle..." est pour nous un film essentiel parce qu'il parle de notre génération, quelque part c'est notre film, celui dont nous gardons en mémoire le choc ressenti lorsque nous l'avons vu pour la première fois dans une salle du quartier de l’Odéon. Nous le revoyons régulièrement avec une émotion jamais démentie. C'est un film bavard, très bavard... les mots sont omniprésents mais c'est par l'image qu'ils prennent leur sens. Arnaud Desplechin y renouvelle le langage cinématographique.
Le film de Joachim Trier tout aussi romanesque que pouvait l'être celui du cinéaste français est d'une richesse incroyable, peut être pas aussi abouti que son deuxième long métrage "Oslo, 31 août", il démontre toute la vigueur du cinéma européen dans la filiation revendiquée de celui de la nouvelle vague française
"Comment je me suis disputé ma vie sexuelle..." est pour nous un film essentiel parce qu'il parle de notre génération, quelque part c'est notre film, celui dont nous gardons en mémoire le choc ressenti lorsque nous l'avons vu pour la première fois dans une salle du quartier de l’Odéon. Nous le revoyons régulièrement avec une émotion jamais démentie. C'est un film bavard, très bavard... les mots sont omniprésents mais c'est par l'image qu'ils prennent leur sens. Arnaud Desplechin y renouvelle le langage cinématographique.
Le film de Joachim Trier tout aussi romanesque que pouvait l'être celui du cinéaste français est d'une richesse incroyable, peut être pas aussi abouti que son deuxième long métrage "Oslo, 31 août", il démontre toute la vigueur du cinéma européen dans la filiation revendiquée de celui de la nouvelle vague française
Un film à voir et à revoir!
J'ai découvert Joachim Trier avec "Oslo, 31 Août", qui m'a totalement bouleversée, me laissant incapable d'écrire quoi que ce soit à son sujet.
RépondreSupprimerJ'ai très envie de découvrir celui-ci du coup!
Vous m'avez presque convaincu de voir Desplechin, mais j'ai un peu de mal avec ses films, je suis toujours laissée de côté, je n'arrive pas à entrer, ils m'agacent un peu (à part Rois et reines).
Nous sommes des "desplechiniens" convaincus, Joachim Trier semble l'être aussi, nous n'arrivons pas à imaginer qu'il soit possible d'avoir du mal avec lui... mais nous entendons ici où là l'agacement de certains face à ses ses films.
RépondreSupprimerSur Oslo 31, vous pouvez un très beau billet sur le lien suivant:
http://litenblomma.wordpress.com/2012/04/05/oslo-31-aout/