Le colonel Blimp est un personnage inventé par la caricaturiste anglais David Low, il fait de cet officier de l'armée Anglaise une vieille baderne à l'esprit obtus, colonialiste, xénophobe.
Michael Powell et Emeric Pressburger se sont inspirés du personnage de David Low pour écrire le biopic de Clive Candy, Officier de l'empire anglais. Sa carrière commence avec la guerre des Boers pour se terminer au moment de la deuxième guerre mondiale.
Michael Powell et Emeric Pressburger se sont inspirés du personnage de David Low pour écrire le biopic de Clive Candy, Officier de l'empire anglais. Sa carrière commence avec la guerre des Boers pour se terminer au moment de la deuxième guerre mondiale.
Jeune officier intrépide, lors d'une permission il n'hésite pas à partir sur un coup de tête à Berlin pour défendre l'honneur de l'armée anglaise attaqué par un allemand qu'il a eu l'occasion de croiser en Afrique du Sud. Il insulte publiquement l'armée allemande, dans un café berlinois. Il met les services diplomatiques de l'ambassade anglaise dans l'embarras, ils ne peuvent lui éviter un duel avec un officier de l'armée allemande Theo Kretschmar-Schuldorff . Les deux hommes sont blessés, ils doivent être hospitalisés. Ce temps de convalescence leur permet de devenir amis, Théo épousant Edith Hunter la jeune anglaise venue jouer la garde malade de l'officier anglais. La première guerre sépare les deux amis mais ils se retrouvent lors de la suivante, Theo venant chercher l'asile à Londres dés 1934 ne pouvant supporter le régime nazi.
Persuadé naïvement que l'armée anglaise est toujours resté fidèle à un esprit chevaleresque où tout officier est un gentleman, notre homme est déstabilisé par les guerres totales du XX° où il n'y a plus de lois, tous les mauvais coups sont permis. Il finit complétement dépassé par les évènements après le repli de Dunkerque, il est définitivement mis au placard !
Sarcastique, romantique, tendre, le portrait fait de ce soldat et de son amitié avec un collègue allemand servi par un technicolor flamboyant détonne dans cette période de guerre où le genre est au film de propagande où l'humour n'a pas de place... Il s'attira d'ailleurs les foudres du War Office et de Winston Churchill, mais malgré tout ilput sortir en juin 1943 avec comme slogan publicitaire "Venez voir le film interdit!".
Le propos est pourtant limpide, la condamnation du nazisme est sans ambiguïté. Et au moment où la France place son destin entre les mains d'une de ses vieilles badernes, l'Angleterre a la sagesse de mettre la sienne au placard. Dés la première scène, les deux auteurs donnent le ton du film qui n'est pas sans rappeler le meilleur de Lubitsch, nous sommes en 43 en plein conflit mais il n'y a pas de raison que les anglais renoncent à leur humour inimitable mais envié de tous. A noter la présence magique de Déborah Kerr, la seule a gardé miraculeusement sa jeunesse durant ces quarante années ... Ce film est un chef d’œuvre!
Nous sommes allés voir à la filmothèque du quartier latin (rue Champollion), Colonel Blimp de Michael Powell et Emeric Pressburger dans
une version restaurée. Retourner dans cette salle est toujours un
plaisir, c'est la première salle de cinéma que nous avons fréquentée à
Paris, c'était pour voir " I was a male war bride" de Howard Hawks, nous y avons
également vu des films de Orson Welles, Ingmar Bergman , Joseph L.
Mankiewicz... C'est en quelque sorte un lieu fétiche!
Quelle intelligence et quelle inventivité chez ce tandem! Dire en 43 qu'un Allemand n'était pas nécessairement un nazi était (non seulement juste bien sûr) mais intrépide. Merveilleux film, avec Anton Walbrook majestueux comme toujours. Comme je regrette qu'il n'y ait pas de cinéastes de ce rang-là aujourd'hui (mots pesés).
RépondreSupprimerNous sommes totalement d'accord avec vous!
RépondreSupprimerIl faut leur reconnaitre un vrai talent pour nous faire prendre en sympathie ce vieux général...
Car avouons le, ce n'est "généralement" pas notre tasse thé ;-)