Solaris est une planète entièrement recouverte d'un océan de matière
protoplasmique. Par sa singularité, elle a le don de fasciner le monde
scientifique. L'équipe d'une station orbitale l'observe et tente de comprendre cette étrangeté, beaucoup
pensent que cet océan est doté d'une forme de pensée qu'il a sa propre intelligence... Mais avec le
temps et par une suite d'échecs, en dehors de quelques "solaristes"
l'intérêt pour la planète s'est émoussé, il ne sont plus que trois à bord de l'immense vaisseau qui gravite autour de la
planète. C'est après l'envoi d'un message de l'un d'entre eux Gabirian,
que son ami psychologue Kris Kelvin décide de rejoindre la station
orbitale qu'il découvre en plein chaos , son ami s'est suicidé et les deux autres scientifiques semblent perturbés.
Lui même est fortement troublé par l'apparition au cours de la nuit de
son épouse décédée depuis plusieurs années suite à son suicide, il
comprend alors que les deux autres sont aussi des visiteurs venus du
passé... Ces visiteurs sont envoyés par l'océan qui a les moyens de
visiter leur cerveau et de les confronter avec leur inconscient... Bien que fasciné, troublé par cette rencontre,
Kelvin fait le choix d'envoyer sa femme dans l'espace pour s'en
débarrasser mais elle revient inexorablement...
Nus n'avons pas une passion pour les films de science fiction qui ont
l'espace pour cadre, peut être parce qu'ils possèdent à chaque fois une
part de mystère qui nous dépasse. Nous restons néanmoins impressionnés
par les plans proposés faisant de ces films de grands spectacles
fascinants et tant pis si nous ne comprenons pas tout nous mesurons non sans effroi que nous ne sommes rien face à l'infini de l'univers.
Nous avons ainsi
revu les deux versions de Solaris films adaptés du roman éponyme de
Stanislas Lem. Le film de Andrei Tarkovski se veut une réponse à celui
de Stanley Kubrick 2001 l'odyssée de l'espace, un film qui se veut plus humain que celui du cinéaste américain.
Tarkovski s'interroge sur les limites de l'esprit humain, il laisse un
film énigmatique qui ne cesse de poursuivre le spectateur après la
séance.
La version de Soderbergh , qui a repris un projet à l'origine de James Cameron a un
coté plus "hollywoodien", le cinéaste se recentre sur la relation de
couple entre Kelvin (George Clooney excellent) et son épouse décédée. Chaque
plan est minutieusement cadré, faisant de ce film un objet esthétique indiscutable, il n'y a que du bonheur à découvrir sa beauté visuelle où comme dans
le film de Kubrick l'homme confronté à l'espace infini
mesure toute sa solitude... mais en resserrant son film sur le couple
le film tourne au mélodrame, peut être plus touchant au premier abord que le film russe mais moins énigmatique et donc peut être moins fascinant c'est assurément là une des plus belles réussites de Steven Soderbergh ...
Nous conseillerons d'ailleurs vivement de commencer par voir cette version en premier. Tout le contraire de ce que nous avons fait
Deux films remarquables mais notre choix se porterait au final plutôt vers le film de Tarkovski, parce que nous aimons cette idée d'un cinéaste répondant à un autre. Selon Pierre Murat, dans la présentation DVD du film le cinéaste voulu a voulu répondre par la transcendance au matérialisme de Kubrick. Il signe un film à la lenteur captivante d'une beauté indiscutable ...
Film vu dans le cadre du ciné-club du bric à brac de Potzina
J'aime les deux versions même si comme vous j'ai une préférence pour le film de Tarkovski que je trouve plus mystérieux.
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