Steven Spielberg nous plonge dans la fin des années cinquante au coeur de la guerre froide. En ce temps-là, le U2 était connu pour être un avion espion américain capable de voler à très haute altitude à l'insu des radars pour photographier les paysages pas si innocents de l'union soviétique.
Le film commence quand les Américains mettent la main sur un espion russe Abel. Voulant donner l'impression d'un procés équitable , ils lui attribuent un avocat James Donovan, plutôt spécialisé dans les histoires d'assurance ... Ce que la CIA va rapidement découvrir c'est que James Donovan ne lésine pas avec les idéaux de justice et les textes fondateurs de la démocratie américiane, il va défendre son client avec conviction, n'hésitant pas à soulever les vices de procédure, ce qui lui vaut la vindicte populaire toujours préte au lynchage des méchants... Son client n'échappe pas à sa culpabilité mais par son sens de la négociation il lui permet d'échapper à la peine capitale en faisant remarquer au juge que vivant il pourrait toujours être utile en cas de capture d'un américain par les soviétiques...
Une réflexion prémonitoire car très rapidement un pilote d'un U2 dézingué par les forces de l'armée rouge se retrouve prisonnier de l'autre coté du rideau de fer... James Donovan est contacté pour mener les négociations avec le camp adverse et organiser un échange de prisonniers. Il part pour Berlin au moment de la construction du mur... L'avocat se révèle un magnifique négociateur !
Nous ressentons toujours une forme d’ambiguïté face aux films de Steven Spielberg, notamment quand il se prend à ériger des mythes de l'histoire américaine, et son goût prononcé pour le héros pur et solitaire.
La partie espionnage de son film est une vraie réussite, c'est passionnant, bien rythmé il n'y a rien à redire c'est d'une rare élégance avec un Tom Hanks parfait dans son rôle, et si le sujet nous plonge dans le passé, sa thématique ,savoir si on doit renoncer à ses idéaux face à la menace imminente reste un sujet d'une actualité brûlante.... Mais Steven Spielberg ne peut s’empêcher de glorifier son personnage, de construire un mythe de l'homme qui reste debout, fidèle aux valeurs originelles de l'Amérique... Là en version démocrate de Clint Eastwood. Sa mise en scène vire parfois au démonstratif , appuyée par une musique tout d'un coup envahissante pour susciter l'émotion collective... A ce titre les cinq dernières minutes du film sont édifiantes mais le film demeure passionnant !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire