samedi 23 janvier 2016

Combat de négre et de chien - Bernard-Marie Koltes (Mise en scène - Laurent Vacher)

Sur un chantier de travaux publics qui doit bientôt s’arrêter dans un coin d'Afrique de l'ouest , un autochtone Alboury se présente malgré les gardes pour venir récupérer le cadavre de son frère mort accidentellement . Horn, le patron des lieux veut faire patienter  Alboury jusqu'au lendemain. En vain  rien ne fait renoncer le jeune homme même pas les dollars proposés.
Nous apprenons rapidement que loin d'être mort dans un accident le journalier a été assassiné par Carl le second de Horn qui n'a pas accepté que l'ouvrier crache à ses pieds...
Au milieu de cet imbroglio, débarque Leone une jeune femme venue de Pris pour rejoindre Horn qu'elle a croisé une fois. Elle trouble Carl , elle est fascinée par la beauté d'Alboury.
Cal et Horn finissent par s'accorder sur la nécessité du meurtre d'Alboury comme issue à cette sordide histoire . C'est un peu le bazar, pour autant Horn ne renonce pas à réaliser son feu d'artifice ... au loin un chien aboie..
Un meurtre, du whisky, une blonde, un drame social nous avons là tous les éléments d'un roman noir dans une ambiance moite, propre aux romans de Joseph Conrad où les personnages ont les nerfs à fleur de peau. Les Européens fascinés par cet  univers nouveau, dévorés par leur solitude, vivant sous le regard des autochtones supportant de plus en plus mal leur toute puissance, se laissent glisser dans la dépression avec l'alcool pour réconfort et unique compagnon de solitude.
Une scénographie  et un éclairage subtil, deux murs qui limitent le lieu du domaine nous rappelle l'aspect carcéral dans lequel les personnages évoluent mais qui par leur transparence permettent de deviner au delà. Comme pour sa mise en scène D'en attendant Godot de Samuel Beckett, Laurent Vacher joue simple, sans artifice, le texte est au cœur de ses préoccupations, il a la volonté d'en livrer toute  toute la force ainsi  que sa poésie. Le pari est ici encore réussi, le spectacle envoûte et sème l'effroi , Laurent Vacher servi par des comédiens toujours justes confirme une capacité à mettre en lumière des textes qui peuvent apparaître d'un premier abord difficile.

1 commentaire:

  1. Rebonsoir Carmadou, j'ai eu le bonheur de voir la mise en scène de Chéreau en 1983, sa première mise en scène aux Amandiers de Nanterre, cela reste un très grand souvenir avec Michel Piccoli, Miriam Boyer, Philippe Léotard et Isaac de Bankolé, dans un décor avec une sortie d'autoroute. Bonne soirée.

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