jeudi 20 novembre 2014

Garry Winogrand au Jeu de paume


Garry Winogrand est né en 1924 dans le Bronx, il va passer sa vie un appareil photo autour du cou.Si Manhattan est son territoire favori, il accomplit de nombreux voyages tel Robert Frank pour nous donner son portrait de l'Amérique des anonymes.
Une œuvre immense qui trace le quotidien  de l'après guerre d'un pays qui va connaitre maints remous  du maccarthisme à la guerre du Vietnam. Le propos n'est jamais directement politique même si le photographe suit avec intérêt les différentes campagnes. On croise ainsi au cours de l'exposition,  Nixon et ses hommes qui ressemblent à une bande de maffieux  tout droits sortis d'un film de Martin Scorsese ou l'autre visage de l’Amérique celui de JFK entouré par des afro-américaines pleines d'espoir , mais comme il l'indique lui même il n'est que spectateur des événements, il ne se prononce jamais vraiment. "Parfois c'est comme si [...] le monde entier était une scène pour laquelle j'ai acheté un billet [...]Un grand spectacle qui m'est destiné, comme si rien ne se produirait si je n'étais pas sur place avec mon appareil."


L'exposition se déroule en trois parties, la première du "Bronx à Manhattan" un portrait du centre névralgique de sa cité américaine.Gary Winogrand utilise souvent le grand angle ce qui lui permet de restituer toute l'amplitude de la ville. La deuxième "c'est l'Amérique que j'étudie" montre son ouverture sur le reste du pays et notamment les villes en expansion comme Houston, ou Los Angeles. Il aime les stades, les réunions de cowboys... son travail situe clairement ici dans la lignée de celui de Robert Frank.



La troisième partie "Splendeur et déclin" témoigne de la fin des illusions, Watergate, guerre du Vietnam, l'idéal américain d'une démocratie modèle, n'est qu'une illusion, un fantasme... Garry Winongrand continue de photographier dans les stades, à partir de la fenêtre de sa voiture mais il aime à repérer, les âmes seules un peu à l'écart. La vie toujours en mouvement que montraient les premières années se fige peu à peu...



Sublime exposition, qui vient après celles consacrée les années précédentes à Robert Frank puis Diane Arbus, elle est  la plus  importante jamais consacré à son œuvre. Il faut dire que le photographe n'a utilisé qu'une partie mineure de son travail, laissant à sa mort de nombreux rouleaux inexploités. Les clichés ainsi découverts  permettent ainsi découvrir l'ampleur de son travail  dont il reste surement beaucoup à découvrir. Au cœur de l'exposition  une vidéo nous permet de mesurer la dimension du personnage qui plein de truculence parle de son travail sans aucune langue de bois.

C'est un voyage dans l'Amérique du siècle dernier que nous propose l'exposition de Garry Winogrand. un voyage à ne pas rater !



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