Eden le dernier film de Mia Hansen Love, à travers le portrait de Paul est une plongée dans les années 90 dans
le monde de la techno et des rave parties.
Ce dernier fonde avec son meilleur ami un duo de DJ les "cheers",
spécialisé dans la musique de Garage, une branche parmi d'autres de la
musique techno où les voix chaudes de chanteurs R,nb viennent se coller
aux rythmes froids de la musique techno.
Ils connaissant leurs heures de gloire qui les amènent à jouer dans
tous les clubs de la capitale ou à tenir l'antenne de La Radio FG .
Paul entraîné par le succès renonce à terminer son mémoire universitaire et
abandonne ses études littéraires.
Il vit la nuit, sniffe la cocaïne et rate ses histoires d'amour, le
succès va jusqu'à le mener à New York où avec son acolyte il anime des
raves parties. Mais la mode est éphémère, la chute est rapide
brutale... Paul se retrouve à sec, trente ans, sans situation, sans
argent, désespérément seul avec pour seul soutien sa mère qui n'avait
cessé de l'alerter sur l'aspect précaire de sa situation même au plus
fort de son succès...
Inspiré par l'histoire de son propre frère qui a coécrit le scénario,
Mia Hansen Love signe le portrait d'une génération et du mouvement de
la French Touch où pour une fois la scène musicale avait pour épicentre
la France... Elle raconte cette histoire à travers l'échec de
son frère alors que ses
camarades de Daft Punk qui ont grandi dans la même période connaissent un succès planétaire jamais démenti à ce jour. Ils ne sont
que des seconds rôles dans ce film, ils reviennent régulièrement de
manière comique où ils sont chaque fois refoulés des soirées
parisiennes, pas reconnus par les services de sécurité... Rien n'est
plus sympathique que les premiers moments de cette musique qui a grandi
dans la clandestinité, où les soirées sont organisées dans le secret
dans une ambiance festive qui n'est pas sans rappeler les
rassemblements des années 70. Mais le succès entraîne
l'embourgeoisement et ouvre les portes des clubs parisiens ...
On est emporté par la bande musicale du film magistral durant toute la
première partie, où l'on ressent parfaitement la frénésie des nuits
passées au son de la house music, la chute est sévère en un clin d'œil
notre héros se retrouve à animer des soirées sans vie, d'une tristesse
infinie. La cocaïne se referme comme
un piège, les rêves et espérances ont été emportés définitivement...il
ne reste plus que les souvenirs...
Loin de vouloir plagier le critique du Monde
, Jacques Mandelbaum, nous le citerons car
nous partageons totalement son avis et nous ne saurions mieux l'exprimer : "On
a ainsi défini ce que ce film ne veut surtout pas être : un biopic
officiel de la « French Touch ». Ressortissant lui-même d’une
incontestable « French Touch » cinématographique, c’est néanmoins avec
le lumineux Inside Llewyn Davis (2013) des frères Joel et Ethan
Coen qu’il cousine. Même façon de décrire une histoire de légende
musicale par le biais d’un personnage qui reste à quai, même attention
méticuleuse à la vérité documentaire de l’histoire, même succession de
moments faibles et de morceaux mythiques : Eden est à l’électro française ce que Inside Llewyn Davis est au folk américain."
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