dimanche 5 février 2012

J.Edgar - Clint Eastwood

Clint Eastwood se lance dans le biopic d'un personnage de l'histoire contemporaine des Etats Unis: John Edgar Hoover qui dirigea quarante huit durant le F.B.I dont il fut le créateur. Personnage hors norme qui fréquenta huit présidents des Etats-Unis. Il commença sa carrière en faisant la guerre aux activistes communistes d'après guerre dans les années 20, puis aux gangs maffieux, enfin l'affaire Lindbergh lui permit d'étendre ses prérogatives et de développer définitivement la police scientifique. Être asocial sous l'influence permanente de sa mère, Hoover se repose exclusivement sur son numéro 2 Clyde Tolson (Armie Hammer)avec qui il entretient une relation homosexuelle jamais vraiment assumée et sa fidèle secrétaire Helen Gandy (Naomi Watts).
Ce qui nous interroge, c'est la longévité de Hoover. Comment a-t-il pu tenir aussi longtemps à la tête du FBI? Car à coté des succès, il existe également des échecs notamment le meurtre de JFK, malgré cela il a su résister à toutes les alternances politiques. Surement parce que cet homme avait des dossiers secrets sur tous les puissants et qu'il semble ne renoncer à aucune forme de chantage, mais aussi parce qu'il a mis en place une communication parfaitement réussie . Il a compris très rapidement la leçon délivrée par John Ford dans l'homme qui tua Liberty Valance: "quand la légende dépasse la réalité. On imprime la légende.", Hoover n'a de cesse d'écrire sa propre légende pour avoir le soutien de l'opinion publique et imposer aux politiques ses volontés, il devient intouchable.
Raconter la vie d'un homme sans tomber dans le récit linéaire est toujours un défi mais  l'écriture cinématographique par la force de l'image donne finalement plus de libertés narratives que la littérature , Orson Welles avec Citizen Kane, l'histoire d'un personnage tout aussi hors-norme avait révolutionné en son temps le langage cinématographique. Rien de tel chez Clint Eastwood, mais quand même quel récit usant d'un montage particulièrement impressionnant. Nous basculons d'une période à une autre sans jamais perdre le fil de l'histoire. Nous regrettons seulement le maquillage grotesque de Clyde Tyson qui fait perdre de son efficacité au récit, et des scènes finales qui ne nous ont pas convaincu... Léonardo Di Caprio qui incarne Hoover est tout simplement exceptionnel.

J. Edgar Hoover a tricoté sa légende Eatwood la détricote avec talent. Un film fascinant!

3 commentaires:

  1. Je suis un peu fâchée avec Clint Eastwood et ce film me fait un peu peur... Suite à votre article, je me dis que je me laisserais peut-être tenter...

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  2. Nous même avions zappé "au-dela" après avoir été très déçu par "Invictus"...mais là nous l'avons retrouvé, nous mettrions ce film à coté de " mémoires de nos pères"

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  3. Je l'ai vu avant-hier, me décidant à surmonter ma déception sur Invictus mais surtout sur "Au-delà", particulièrement raté. Et si ce n'est pas un très grand film, c'est en effet à mon goût hyper bien fichu. Et Di Caprio m'impressionne de plus en plus depuis Les Infiltrés où il m'avait enfin convaincue de son talent. C'est vrai que côté make up c'est inégal… mais enfin, ça se laisse bien regarder, même si personnellement je n'ai rien appris. Je reverrai avec bien plus d'enthousiasme ce John Ford-là que vous citez, qui demeure mon préféré !

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