Nicolas Fargues nous en avions entendu régulièrement des louanges ici où là, mais nous n'étions jamais allés au-delà de cette simple rumeur. Alors lorsque nous avons vu son dernier roman avec un bandeau "prix Télérama France Culture" sur une table de la librairie toulousaine les ombres blanches, nous avons sauté le pas et nous l'avons acheté sans en connaître le sujet.
Quelle idée, vous vous plongez dans la lecture des premières pages et vous comprenez immédiatement qu'il s'agit d'une histoire d'un père divorcé et de son enfant dont il a la garde qui meurt accidentellement. Vous avez mal au ventre, mais saisi par la qualité d'écriture impossible de refermer le livre et de passer à autre chose.
Ce n'est pas un simple mélo, une histoire larmoyante d'un père qui perd son enfant. C'est bien plus que cela, Nicolas Fargues explore en détail la relation père fils, relation qui a fortement évolué ces dernières décennies avec l'éclatement des familles et la montée du féminisme qui a su faire reconnaitre définitivement que l'éducation des enfants n'était pas dévolue aux seules mères. C'est l'histoire d'un adolescent qui s'émancipe de la tutelle de son père qui s'évertue à faire de grands discours moralisateurs à son fils, terminant inexorablement par un "tu verras".C'est l'histoire d'un homme qui a fait le choix de vivre après le drame, et part en voyage au Burkina Faso où un guérisseur lui a été conseillé comme une possible bouée de secours. Mais c'est aussi un portrait de la France d'aujourd'hui qui nous est tracé ici dans ce court roman et cela est la marque d'un grand écrivain.
Nicolas Fargues,un nom à retenir!
je suis contente que vous en parliez, ayant lu ça et là des critiques plus qu'élogieuses de ce jeune écrivain, je ne savais qu'en penser au vu des thèmes qu'il abordait. Vous m'avez convaincue, il est (re)noté...
RépondreSupprimerJe partage l'engouement pour le dernier livre de Nicolas Fargues.
RépondreSupprimerIl y a de belles pages.
l'absence irrémédiable, les retours qui vont et viennent à lui, on a ce sentiment d'une vague qui vient le submerger, il nomme cela " la montagne" sur son enfant, ce portrait d'ado tellement actuel.
Le regard qu'il porte sur lui, lucide, père souvent agacé, sans indulgence, cruel parfois.
Qui ne se souvient pas de ces petites phrases incisives, négatives balancées par un adulte et qui marquent l'enfance?
Fargues évoque aussi très bien la reproduction d'attitudes négatives reçues et qui se répètent malgré la connaissance qu'on en a.
le portrait qu'il dresse de son propre père est bien parlant...
j'aime son regard tour à tour pertinent et impertinent.
cette espèce d'humour pessimiste qui le caractérise au fil de ces récits, grave et lucide.
C'est vrai qu'il est difficile de lâcher ce récit.
Nicolas fargues a bâti ce roman - la mort du fils - ainsi : Lorsque le sien était petit, un bus a pilé à 20cm de son enfant, faisant tomber une dizaine de personnes à l'intérieur du bus...
il dit avoir ressenti un tel effroi, qu'il s'est projeté régulièrement dans la disparition de son enfant et qu'il a eu ce besoin d'en faire ce récit, ce roman.
Nous avions lu cette histoire de bus qui a inspiré le roman de Nicolas fargues...ton commentaire sur ce livre est très juste!
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