Une histoire de trois générations, Samuel avocat de profession venu de France se rend à Jaffa pour procéder à la vente de la maison de son Grand Père. Cette maison ce dernier l'avait acquise après la guerre de 1948 alors que la famille palestinienne qui l'habitait auparavant avait fui la guerre et s'était installée dans un camp de réfugiés au Liban.
Le grand père d'origine polonaise avait fui l'Europe devenu pour lui un cimetière invivable, il était arrivé comme réfugié en Israël pour tenter de reconstruire, une vie, un foyer. Son épouse enceinte avait préféré repartir rapidement vers Paris.
C'est un monde inconnu pour Samuel , la surprise est la découverte d'une correspondance entre son grand père et les anciens propriétaires palestiniens coincés dans un camp de réfugiés qui ont écrit une première lettre au nouveau propriétaire pour prendre des nouvelles de leur propriété... Aidé et conseillé par des voisins arabe , le grand père répondit à ce courrier en travestissant la vérité pour leur laisser croire que rien n'avait changé, que les orangers étaient toujours là, que l'avenir n'était pas sans espoir... le début d'une correspondance!
Tout vient d'une rencontre entre trois élèves d'origine différente d'un même cours de théâtre : un israélien Ido Shaked, Lauren Houda Hussein d'origine libanaise et Hamideh Ghadirzadeh d'origine iranienne.Ils sont à l'origine du théâtre Majâz, traduction arabe de métaphore. Ils font de la scène un lieu idéal de dialogue, ils revisitent l'Histoire, nous promenant sans nous perdre dans le temps, de celui du grand père quand avec ses voisins arabes ils se lançaient dans une aventure folle allant jusqu’à créer un journal avec de fausses nouvelles plutôt heureuses pour donner de l'espoir à ceux qui étaient partis, piégés par l'Histoire à aujourd'hui quand son petit-fils vient s'occuper de la maison et découvre ce grand-père et sa mission utopiste ...
Une pièce chaleureuse, vivante qui place le dialogue comme essentiel, invitant à écouter l'autre, à comprendre sa souffrance pour pouvoir espérer établir un monde de paix. Au fond, elle nous montre la voie, celle que refuse de prendre les puissants de ce monde, mais par son enthousiasme, cette compagnie nous propose d'être optimiste. C'est déjà ça comme le chantait Alain Souchon.
Un spectacle remarquable !
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