Ivanov, propriétaire terrien russe à la dérive, ne peut plus assurer les paies à venir de ses ouvriers agricoles, ni honorer une échéance d'emprunt... Sa femme Anna atteinte de tuberculose entre dans la phase terminale de sa maladie. C'est une femme sublime dont il fut follement amoureux , alors , elle s'appelait Sarah, elle était juive et s'était convertie pour lui... Ses beaux parents fâchés de la conversion de leur fille n'ont pas versé la dot espérée... Il ne l'aime plus dit-il ...
Comme chaque soir , Ivanov désespéré, quitte sa propriété pour aller trainer sa mélancolie chez son riche voisin Lebedev dont la fortune est contrôlée par une épouse à l' avarice rare . Soirée alcoolisée où tous les bourgeois du coin, se rient d' Ivanov et de sa femme, se laissant aller à un antisémitisme rance...
Ivanov le malheureux plait aux femmes et notamment à Sacha la charmante fille des Lebedev , sans doute espère-t-elle le sauver. Cet amour pourrait être une solution à ses problèmes financiers, de là à espérer la mort rapide de sa femme ...
Ivanov , parfaite incarnation de l'antihéros tchékovien mélancolique, est un nom courant en Russie comme Durand ou Martin dans nos contrées. A travers lui, Tchekhov fait un portrait sévère de son pays de la fin du XIXème dont la bourgeoisie s'enfonce dans une paresse sans fin, peu productive, le pays va rater le train du développement industriel... L'antisémitisme forcené comme dérivatif à sa médiocrité
Micha Lescot, nous donne un Ivanov complexe et ambigu parvenant à nous horrifier et nous émouvoir. Il est époustouflant et forme avec Marina Hands bouleversante dans le rôle de l'épouse un duo convaincant et magnifique entouré par une troupe homogène. Durant trois heures , nous passons du rire au drame, Luc Bondy révèle avec magie l’âme slave du théâtre de Tchekov sans en cacher le message universel ... C'est un très grand spectacle !
Vu au théâtre de l'Odeon !
Vu au théâtre de l'Odeon !
Vu l'année dernière superbe pièce en effet ;-)
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