Quatre histoires où la mort est au rendez vous, Jia Zhangke est allé puiser dans les faits divers les plus violents, révélateurs des dérives de la Chine contemporaine dont l'explosion capitaliste de cette dernière décennie engendre des inégalités insupportables ... Quatre histoires indépendantes, mais qui forment un ensemble cohérent grâce à la subtilité scénaristique du cinéaste, qui font le portrait d'une Chine malade de son régime dictatorial corrompu, où les cadres enrichis sans effort se conduisent comme des hors la loi. Il y a un coté Far West dans cette Chine là , le premier personnage du film, révolté de voir les revenus d'une mine confisqués par quelques privilégiés sans que les villageois profitent de la richesse de cette industrie comme cela avait été promis , tel un impitoyable homme de l'ouest va faire justice avec sa carabine...
Un film déprimant, radical totalement maitrisè, pas un plan raté dans ce film d'une grande beauté formelle. Jiang Zhangke reconnait avoir été inspiré notamment par les films des arts martiaux, il explique avec brio la situation de son film dans un entretien passionnant avec Oliver Assayas, paru dans les Inrockuptibles: "J'ai l'intuition que cette violence prend sa source dans le quotidien des gens. S'ils tombent dans la violence, c'est en raison des sujets que j'ai traités dans mes films précédents à savoir l'évolution rapide et brutale qui a creusé l'écart entre les riches et les pauvres, ajouté au fait que la Chine n'est pas un Etat de droit. En Chine, un individu peut-il être le moteur de sa vie et se forger un destin librement? Non. Ces paramètres réunis ont pour effet que certaines personnes passent à la violence seul moyen pour elles de revendiquer leur dignité et leur individualité."
Ce film fut un choc comme avait pu l'être en son temps, Elephant de Gus Van Sant. Un grand moment de cinéma !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire