Du temps de Joseph Staline, il était impossible au citoyen soviétique de dormir sur ses deux oreilles, le lendemain étant toujours incertain. Ainsi le métier d'auteur dramatique etait une activité à hauts risques pouvant vous envoyer sans délai dans les géoles sibériennes. Mais quand la plume vous démange rien ne peut vraiment vous arréter, il convient d'être futé. Evgueni Schwartz a par exemple choisi d'écrire des textes pour enfants comme c'est le cas de la pièce que nous sommes allés voir ce soir.
Dans un miracle ordinaire, nous retrouvons tous les éléments du conte: un magicien, un roi, une princesse.... Pour faire simple, le magicien a transformé il y a fort longtemps un ours en être humain.Fatigué de sa condition humaine, celui-ci souhaite retrouver sa forme première, mais pour cela il faut qu'il soit embrassé par une princesse amoureuse. Il finit bien par croiser une jolie princesse dont il tombe amoureux, mais du coup il n'a plus vraiment envie de se faire embrasser....
Nous vous dirons également que le roi se promène en permanence avec son ministre administrateur totalement corrompu et son bourreau, parce que parfois il aime bien purger ses terres ...
C'est un peu l'histoire d'un conte qui tourne parfois à la farce politique! C'est ainsi que Evgueni Schwartz exprime son humanisme.
Laure Favret a choisi un décor plutôt froid, épuré, quelque part conforme à l'esthétique de l'union soviétique tel que nous pouvons nous le représenter dans notre imaginaire.Les comédiens prennent toute la place sur le plateau, et nous sommes très vite embarqués dans cette pièce, nous rions beaucoup et plus particulièrement de ce roi fou incarné par un extraordinaire Nicolas Struve qui réalise une vraie performance d'acteur de comédie, il est irrésistible. Si nous avions une réserve à faire c'est sur la dernière partie du texte qui nous est apparue un peu longue et datée où le rythme retombe quelque peu après le temps de la comédie . Mais ceci ne serait nous faire oublier les moments de plaisir et de rire. Ecrite en 1954, un an après la mot du tyran, Schwartz écrit un texte qui se révèle un hymne à la vie, ce n'est pas rien!
C'est un spectacle réjouissant qui nous est donné à voir au théâtre Jean Arp, il y a de la chanson, du rire et tout finit bien, ne vous abstenez pas c'est encore visible jusqu'au 28 Janvier (cliquer ici)!
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