Shame est le portrait de Bradon, cadre New-Yorkais. C'est une descente aux enfers où un homme devient asocial parce que totalement asservi à ses pulsions sexuelles, pulsions autodestructrices qui vont le mener à mettre un genou à terre. Nous sommes loin de l'homme qui aimait les femmes de François Truffaut, nous sommes uniquement dans la consommation, la seule fois où il est peut être question d'amour notre homme devient défaillant. C'est un portrait sur les mœurs de notre temps où le consumérisme est roi, à ce titre Steve Mac Queen n'est peut être pas si éloigné de La Bruyère.
Le portrait est un exercice difficile, construire un caractère n'admet aucune faute, ne pas chercher à comprendre, à expliquer sinon tout s'écroule. Tous ces écueils sont ici évités par le cinéaste anglais. Nous sommes impressionnés par la tenue du film, peu de mots, tout est dans les variations des regards , le corps est tendu en permanence ... chaque plan permet de percevoir les méandres de l’âme du personnage qui garde sa part de mystère. Dans ce rôle, Michael Fassbender par son jeu subtil révèle toute la complexité du personnage.
Nous sommes subjugués par le long travelling suivant dans les rues de New York le footing nocturne de Brandon, et que dire de son regard d'une tristesse infinie alors qu'il fait l'amour avec deux femmes au bout d'une nuit folle.
Shame est un film remarquable, comme les variations Goldberg jouées par Glenn Gould !
J'ai vu ce film, qui m'a laissée totalement perplexe. Je n'ai pas écrit dessus car je n'ai pas pu. Je sais seulement que j'ai ressenti une véritable tension physique pendant tout le film, que j'en étais groggy à la fin, comme après Melancholia de Lars Von Trier.
RépondreSupprimerJ'ai aussi été impressionnée par la mise en scène (notamment le superbe travelling du film) et par l'interprétation de Fassbinder.
RépondreSupprimerMais au-delà de ça, je ne sais trop qu'en penser, cela m'a semblé un peu vain... Ce film m'a retournée, non pas à cause du héros mais de sa soeur, qui m'a rappelée des souvenirs...
Pas aussi enthousiaste que vous, donc. Je n'ai même pas réussi à écrire un article à ce sujet.
Bon eh bien moi j'ai écrit. Vous savez donc ce que j'en pense. Le plan-séquence jogg, la scène du New-York, tout cela m'a juste...ennuyée. Par contre le regard triste de Brandon en faisant l'amour est sidérant, je vous l'accorde. J'ai trouvé cette scène plutôt bien fichue mais j'avoue ne pas avoir éprouvé grand chose à la vue de ce film. Une chose est sûre : il ne laisse personne indifférent. Peut-être est-ce ça aussi le bon cinéma?
RépondreSupprimerNous entendons bien vos différentes réserves, mais tout de même la force de ce personnage c'est sa crédibilité... on ne doute pas une demi seconde qu'il puisse être notre contemporain. C'est vrai qu'il nous met mal à l'aise, le film n'est pas de tout repos pour le spectateur nous en convenons. D'autant plus qu'il garde une part de mystère, le film ne cherchant à aucun moment et c'est tant mieux de nous donner une explication psychologique à son état.
RépondreSupprimerNous pourrions qualifier le cinéma de Steve Mcqueen de Néo Réaliste. A travers un destin individuel il décrit parfaitement un phénomène de nos sociétés contemporaines.
Pour toutes ces raisons, le film ne nous semble pas vain contrairement à Drive par exemple qui nous était apparu finalement comme un simple exercice de style, parfaitement réussi néanmoins.
La scène du footing nous a vraiment impressionné peut être pas comme le long plan séquence dela première première scène de "touch of évil" de Orson Welles, mais quand même quel travelling!
J'ai cru, un instant, que le conducteur de la Ford Mustang fut ressuscité !
RépondreSupprimerBon eh bien ça ne m'avance pas vraiment tous ces commentaires même si a priori j'ai envie de lui donner une chance ! c'est que j'ai eu deux places de cinéma dans mon soulier au pied du sapin, je ne sais pas encore quel film aller voir (faut que je trouve quelqu'un pour m'y emmener en plus) et voir ce qui passe au "Lunéville" de La Roche sur Yon ...surtout ! j'en ai noté tellement chez vous qui ne passent que dans les cinés d'art & d'essai ! l'Apollonide me tente vraiment !!! Mais sur les films récents pas vraiment d'idées...
RépondreSupprimerVa voir l'Apollonide Asphodèle, une vraie claque! Un film que l'on oublie pas.
RépondreSupprimerL'Apollonide est effectivement une vraie claque, mais en province il faut viser juste, ces films là ne font que passer le temps d'une semaine... c'est compliqué le cinéma!
RépondreSupprimerQue votre blog m'a maqué : vos références, votre culture cinématographique.
RépondreSupprimerJ'entends et lis le plus grand bien au sujet de ce réalisateur, de ce film et de cet acteur que je commence à découvrir (et ce n'est pas un mal ^^ vu récemment dans "Fish tank")et j'ai vraiment hâte de le découvrir.
Votre référence au néo-réalisme n'a fait que me convaincre encore plus (j'aime le néo-réalisme italien dont j'ai parlé sur mon blog il y a quelques mois d'ailleurs).
Trop compliqué!! Moi pour le voir il ne me restait plus que l'Entrepôt à Paris et en plus un jour précis, à une heure précise. Après tu n'as plus qu'à attendre la sortie du DVD :-(
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