Joseph Czapski est un officier de l'armée polonaise, il échappe au massacre de Katyn se retrouve en camp, esclave des soviétiques. Pour tenir le coup, les prisonniers décident d'organiser des conférences et conserver ainsi une activité intellectuelle salvatrice. Lui, son sujet c'est "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust. Cet ouvrage est la retranscription de sa conférence ainsi introduite par son auteur:
"Cet essai sur Proust fut dicté l'hiver 1940-1941 dans un froid réfectoire d'un couvent désaffecté qui nous servait de salle à manger de notre camp de prisonniers à Griasowietz, en URSS. Le manque de précision, le subjectivisme de ces pages s'explique en partie par le fait que je ne possédais aucune bibliothèque, aucun livre concernant mon thème, que j'avais vu le dernier livre français avant septembre 1939. Ce n'étaient que des souvenirs sur l'œuvre de Proust que je m'efforçais d'évoquer avec une exactitude relative. Ce n'est pas un essai littéraire dans le vrai sens du mot,plutôt des souvenirs sur une œuvre à laquelle je devais beaucoup et que je n'étais pas sûr de revoir encore dans ma vie. Nous étions quatre mille officiers entassés sur dix quinze hectares à Starobielsk, prés de Kharkov, depuis octobre 1939, jusqu'au printemps 1940. Nous y avons essayé de reprendre un certain travail intellectuel qui devait nous aider à surmonter notre abattement, notre angoisse, et défendre nos cerveaux de la rouille de l'inactivité. Quelques-uns de nous se mirent à faire des conférences militaires, historiques et littéraires. Ce fut jugé contre-révolutionnaire par nos maîtres d'alors et quelques-uns des conférenciers furent immédiatement déportés dans une direction inconnue. Ces conférences ne furent quand même pas interrompues mais soigneusement conspirées."
C'est impressionnant par la qualité, l'intelligence, nous avons même droit à toute explication sur la difficulté de traduire les phrases de Proust en polonais. Il nous donne l'envie de nous replonger dans l'œuvre immense de l'écrivain français.
Joseph Czapski, a toujours été passionné par la culture française, il était régulièrement présent à Paris dès les années 20 pour y étudier et y mener ses activités de peintre.
C'est d'ailleurs en France et plus précisément à Maisons-Laffite qu'il trouve refuge après la guerre, il y décède en 1993.
Joseph Czapski - Proust contre la déchéance - Ed Noir sur Blanc
"Cet essai sur Proust fut dicté l'hiver 1940-1941 dans un froid réfectoire d'un couvent désaffecté qui nous servait de salle à manger de notre camp de prisonniers à Griasowietz, en URSS. Le manque de précision, le subjectivisme de ces pages s'explique en partie par le fait que je ne possédais aucune bibliothèque, aucun livre concernant mon thème, que j'avais vu le dernier livre français avant septembre 1939. Ce n'étaient que des souvenirs sur l'œuvre de Proust que je m'efforçais d'évoquer avec une exactitude relative. Ce n'est pas un essai littéraire dans le vrai sens du mot,plutôt des souvenirs sur une œuvre à laquelle je devais beaucoup et que je n'étais pas sûr de revoir encore dans ma vie. Nous étions quatre mille officiers entassés sur dix quinze hectares à Starobielsk, prés de Kharkov, depuis octobre 1939, jusqu'au printemps 1940. Nous y avons essayé de reprendre un certain travail intellectuel qui devait nous aider à surmonter notre abattement, notre angoisse, et défendre nos cerveaux de la rouille de l'inactivité. Quelques-uns de nous se mirent à faire des conférences militaires, historiques et littéraires. Ce fut jugé contre-révolutionnaire par nos maîtres d'alors et quelques-uns des conférenciers furent immédiatement déportés dans une direction inconnue. Ces conférences ne furent quand même pas interrompues mais soigneusement conspirées."
C'est impressionnant par la qualité, l'intelligence, nous avons même droit à toute explication sur la difficulté de traduire les phrases de Proust en polonais. Il nous donne l'envie de nous replonger dans l'œuvre immense de l'écrivain français.
Joseph Czapski, a toujours été passionné par la culture française, il était régulièrement présent à Paris dès les années 20 pour y étudier et y mener ses activités de peintre.
C'est d'ailleurs en France et plus précisément à Maisons-Laffite qu'il trouve refuge après la guerre, il y décède en 1993.
Joseph Czapski - Proust contre la déchéance - Ed Noir sur Blanc
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