samedi 23 octobre 2010

Zimmer - Olivier Benyahya

Bernard Zimmer est un juif ashkénaze rescapé des camps de la mort devenu Serial killer. 70 pages où on subit son monologue intérieur qui recensent tous les clichés antisémites, où le vieillard nous conte sa détestation du monde et son plaisir à abattre froidement arabes ou juifs de gauche, son refus des mariages mixtes. Son langage est détestable, la victime est devenue bourreau. D'autant plus gênant que le discours passe sans cesse de la petite chronique familiale intime aux diatribes violentes. Nous avons immédiatement fait un parallèle avec le héros de American Psycho, Patrick Bateman.

Un livre étonnant, l'écriture est remarquable, un véritable choc de violence au langage raciste insupportable. On referme ce livre effrayé par sa violence et on n'en comprend pas vraiment la finalité, si ce n'est de vouloir démontrer que l'humanité est par définition raciste et qu'il est impossible de se débarrasser de cette peste. On peut comprendre la colère de ce vieillard, qui raconte si bien avoir connu une courte période de tranquillité juste après la guerre après son retour d'Auschwitz, période où sa judéité ne lui était pas reprochée....puis voila voila que ca recommence, comme si il n'y avait plus à espérer. Tout est écrit dés la première page: "Il fallait s'appeler Zimmer à la libération et flâner aux abords du vélodrome d'hiver en arborant un numéro à l'avant bras. C'était quelque chose. D'un point strictement juif, on ne m'aura jamais oublié avec autant de prévenance qu'en ces jours glorieux. Le temps passe mes bons amis. Le temps passe toujours. Et je sais ce que vous avez en tête à l'heure qu'il est. Les synagogues brûlent. On nous donne de nouveau la chasse."
Un livre très dérangeant!

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