samedi 14 novembre 2009

Le grand Cahier Agota Kristof


Le théâtre Jean ARP présente en ce moment une adaptation théâtrale du roman de Agota Kristof le grand Cahier. Mis en scène par Paula Giusti.

Le grand Cahier c'est l'histoire d'un parcours initiatique. Deux jumeaux sont déposés par leur mère chez leur grand mère à la campagne parce que c'est la guerre et que la vie n'est plus possible dans la grande ville. L'action n'est pas vraiment située. mais on comprend vite que c'est la deuxième guerre mondiale que c'est la Hongrie, les nazis sont les occupants. La grand mère est sale affreuse et méchante. D'ailleurs au village on l'appelle la sorcière. Son mari ,personne ne doute qu'elle l'a empoisonné, mais on n'a jamais pu le prouver.
Les jumeaux se retrouvent dans un monde hostile et inconnu,mais ils vont apprendre. Ils vont apprendre à souffrir, à survivre, ils vont apprendre la langue de l'occupant, ils vont apprendre à amadouer l'affreuse grand mère, ils vont apprendre à tuer. Ils sont confrontés au viol, à la pédophilie, à la déportation...mais ils ne feront jamais la confusion entre le bien et le mal, et ils seront toujours du coté du faible. Ils renoncent à toute forme de sentiment, ils restent pragmatique pour pouvoir faire face avec une certaine sérénité à toute situation nouvelle. La cruauté est parfois la seule issue possible, ils n'y renonceront pas.....La libération ils ne la connaitront jamais car c'est l'armée rouge qui vient prendre la place des nazis. Effrayant et angoissant!

Le spectacle proposé par Paula Giusti est remarquable. L'idée de dédoubler tous les personnages du livre est particulièrement subtile. Dans le livre les jumeaux ne font qu'un, et les autres personnages présentent toujours plusieurs facettes. D'ailleurs on différencie très bien les personnages dédoublés du couple de jumeaux.
Aucun acteur ne se détache, Aucun cherche à tirer la couverture à lui... c'est vraiment une œuvre collective qui nous est présentée, un véritable travail de troupe théâtrale. Les comédiens passent d'un personnage à l'autre sans difficulté, tout est maitrisé comme dans un ballet avec une bande son parfaite! Ce ballet nous rappelle la pièce de Federico Garcia Lorca La maison de Bernada Alba dans une mise en scène de Andrea Novicov que nous avions vu le 15 mars 2007 dans ce même théâtre.

Un spectacle magnifique !

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